lundi 19 novembre 2018

Lecture du moment : Un océan, deux mers, trois continents de Wilfried N'Sondé

Il s’appelle Nsaku Ne Vunda, il est né vers 1583 sur les rives du fleuve Kongo. Orphelin élevé dans le respect des ancêtres et des traditions, éduqué par les missionnaires, baptisé Dom Antonio Manuel le jour de son ordination, le voici, au tout début du XVIIe siècle, chargé par le roi des Bakongos de devenir son ambassadeur auprès du pape. En faisant ses adieux à son Kongo natal, le jeune prêtre ignore que le long voyage censé le mener à Rome va passer par le Nouveau Monde, et que le bateau sur lequel il s’apprête à embarquer est chargé d’esclaves…
Roman d’aventures et récit de formation, Un océan, deux mers, trois continents plonge ce personnage méconnu de l’Histoire, véritable Candide africain armé d’une inépuisable compassion, dans une série de péripéties qui vont mettre à mal sa foi en Dieu et en l’homme. Tout d’ardeur poétique et de sincérité généreuse, Wilfried N’Sondé signe un ébouriffant plaidoyer pour la tolérance qui exalte les nécessaires vertus de l’égalité, de la fraternité et de l’espérance.



Né à Brazzaville en 1968, émigré en France à l’âge de 5 ans, il y fait de brillantes études : licence en Sorbonne puis maîtrise de sciences politiques à l’université de Nanterre. Wilfried N’sondé, chanteur et compositeur de la scène berlinoise qui a grandi dans un quartier populaire de la banlieue parisienne, est un nouvel arrivant dans la littérature urbaine et francophone plus généralement.

Picasso. Bleu et rose : Exposition au Musée d'Orsay

Picasso. Bleu et rose : Exposition au Musée d'Orsay jusqu'au 6 janvier 2019...
Le musée d'Orsay et le Musée national Picasso-Paris organisent une manifestation exceptionnelle consacrée aux périodes bleue et rose de Pablo Picasso. Cette exposition est la première collaboration de grande ampleur entre nos deux musées. Elle réunit des chefs-d'œuvre et propose une lecture renouvelée des années 1900-1906, période essentielle de la carrière de l'artiste qui n'a à ce jour jamais été traitée dans son ensemble par un musée français.

La présentation de cette exposition au musée d'Orsay manifeste la volonté d'inscrire le jeune Picasso dans son époque et de reconsidérer son œuvre sous le prisme de son appartenance au XIXe siècle. L'exposition rassemble un ensemble important de peintures et de dessins et ambitionne de présenter de manière exhaustive la production sculptée et gravée de l'artiste entre 1900 et 1906.

Crédits © RMN-Grand Palais (Musée national Picasso-Paris) / Mathieu Rabeau © Succession Picasso 2018, Autoportrait 1901

En 1900, à dix-huit ans passés, Pablo Ruiz, qui signe bientôt Picasso, a tout du jeune prodige. Sa production se partage entre tableaux académiques, pour se justifier vis-à-vis de son père, professeur rêvant d'une carrière officielle pour son fils, et œuvres plus personnelles, au contact de l'avant-garde barcelonaise.

C'est sa peinture de salon qui le conduit à Paris : désigné pour représenter son pays à la section espagnole des peintures de l'Exposition Universelle, il y présente une grande toile, Derniers moments, recouverte en 1903 par son chef-d'œuvre La Vie. S'ouvre alors une période de création intense ponctuée par les allers et retours de l'artiste entre l'Espagne et la capitale française.
Entre 1900 et 1906, l'œuvre de Picasso passe progressivement d'une riche palette colorée aux accents pré-fauves, qui doit tout autant au postimpressionnisme de Van Gogh qu'à Toulouse-Lautrec, aux quasi-monochromes de la "période bleue", puis aux tonalités roses de la "période des Saltimbanques", et aux variations ocres de Gósol.

Crédits © Image The Pushkin State Museum of Fine Arts, Moscow © Succession Picasso 2018, Acrobate à la boule 1905

Pour la première fois en France, cette exposition embrasse les périodes "bleue" et "rose" dans leur continuité plutôt que comme une succession d'épisodes cloisonnés. Elle se propose de mettre en évidence la première identité artistique de Picasso et certaines de ses obsessions, constantes de sa création.

Christina Perri - A Thousand Years (The Piano Guys)

Envie...

Le froid arrive. J'avais envie de ça, juste un tout petit peu pour me réchauffer, avec modération bien évidemment...

Crédits

100 ans de céramique danoise : Exposition à la Maison du Danemark

100 ans de céramique danoise : Exposition à la Maison du Danemark du 29 novembre 2018 jusqu'au 3 mars 2019...
La Maison du Danemark ouvre ses portes à une exposition rassemblant environ 500 pièces des plus importants artistes danois. L’occasion unique de présenter l’évolution de la céramique d’art danoise et faire découvrir au public français la vitalité et la diversité de la création danoise dans ce domaine, qui a toujours établi un lien subtil entre formes naturelles, fonction et excellence technique.

La céramique d’art est apparue au Danemark dans les années 1880 avec notamment Thorvald Bindesbøll et Niels Hansen Jacobsen, qui entendaient travailler la matière céramique de façon sculpturale. Le plus souvent, ils façonnaient l’argile en bustes, en sculptures, en reliefs ainsi qu’en vases et en plats ornés de décorations abstraites. Un mode d’expression abstrait se développa, se caractérisant par le fait que les glaçures devinrent un centre d’intérêt à part entière. Au lieu de planifier et de maîtriser les glaçures, on les laissa couler librement. Si ces coulures de glaçures étaient initialement inspirées de la céramique japonaise, on y discerne également l’influence de l’art nouveau français.


La plupart des artistes céramistes ont travaillé pendant certaines périodes pour la Manufacture Royale danoise de Porcelaine et pour Bing & Grøndahl. Ils exerçaient une grande influence sur une partie des productions de ces entreprises, en particulier pour ce qui est de la forme donnée aux objets sculpturaux et aux pièces de grès. On observe là les débuts de ce qui s’appellera le « scandinavian modern ». Il s’agit de grès aux formes dépouillées inspirées d’objets utilitaires en céramique. Les ornements inutiles disparaissent, laissant la place à des lignes épurées et des glaçures plus sobres — souvent une seule par vase. À mesure du développement de la céramique d’art et de la perception de l’artisanat d’art comme constituant un domaine distinct, un certain nombre d’ateliers furent créés à partir de 1920 environ, dans lesquels les céramistes s’attachaient à travailler sur la base des solides traditions artisanales nordiques. Saxbo et la céramique d’atelier à vocation utilitaire des années 1930 à 1960 confortèrent la place de l’artisanat d’art danois à l’échelle internationale. Les travaux les plus aboutis en termes de qualité ont par la suite reçu l’appellation « céramique d’atelier ».

Pendant les années de l’entre-deux-guerres et d’après-guerre, la céramique d’art se développa dans différentes directions. Des artistes modernistes tels qu’ Erik Nyholm et Asger Jorn s’orientèrent dans une direction plus expérimentale. Chacun de ces artistes travaillait la matière de façon non conventionnelle et se faisait le plus souvent assister par des potiers sur le plan technique. Un autre groupe de céramistes réalisant des pièces d’argile de grand feu s’inspirait fortement de la tradition potière danoise. À cet égard, Gutte Eriksen a joué un rôle déterminant, et l’on parle au demeurant de l’école de Gutte, qui s’est principalement implantée dans le Jutland. Sur l’île du Seeland et autour de la capitale, Copenhague, les artistes étaient attachés à un mode d’expression plus classique et créaient souvent des objets plus légers, aux parois plus minces et aux ornements simples. Parmi les représentants de cette tradition dont les œuvres sont exposées, on peut citer Bodil Manz, Alev Siesbye et Beate Andersen.

Crédits Erik Balle Povlsen - Lisbeth Munch Petersen, Céramique, produite entre 1950-1990, Collection privée.

Enfin, il convient de mentionner que la petite île de Bornholm, en mer Baltique, a été un véritable vivier de céramistes. Plusieurs grandes manufactures ont été établies sur l’île, en particulier la fabrique Hjort, qui a été aux origines de la production d’un grand nombre de céramistes. Ils ont souvent démarré là avant de créer leur propre atelier. À cet égard, citons les deux sœurs Gertrud Vasegaard et Lisbeth Munch-Petersen (toutes deux nées Hjorth), qui se sont beaucoup intéressées aux formes et aux couleurs de la nature. Au XXème siècle, la céramique d’atelier est devenue une discipline évoluant entre la céramique d’art et un artisanat d’art issu de la poterie. La conceptualisation du lien entre art et céramique a connu un grand essor à la fin des années 1990. Les groupements danois ont été de plus en plus influencés par leurs contacts avec l’international et on constate depuis vingt à trente ans que la matérialité proprement dite est devenue un élément pivot, par exemple dans les expérimentations sur les glaçures de Christina Schou Christensen, Bente Skjøttgaard et Morten Løbner Espersen, ou dans les sculptures complexes de Karen Bennicke et Steen Ipsen.

vendredi 16 novembre 2018

Alain Bashung - Sur Un Trapèze

Alphonse Mucha : Exposition au Musée du Luxembourg

Alphonse Mucha : Exposition au Musée du Luxembourg jusqu'au 27 janvier 2019...
Artiste tchèque de renommée internationale, Alphonse Mucha reste indissociable de l’image du Paris 1900. Sa célébrité lui vient surtout de ses élégantes affiches d’un style très affirmé, emblématique de l’Art nouveau. Mais son activité d’affichiste occulte trop souvent les autres aspects de sa production comportant aussi des peintures, des sculptures, des dessins, des décors, des objets d’art…


Au travers de toutes ces œuvres, c’est la figure d’un homme qui se dessine, mystique et visionnaire, animé d’une véritable pensée politique, à l’heure du renouveau national tchèque et de l’éclatement de l’Empire austro-hongrois. Tout le travail préparatoire pour L’Épopée slave qui l’occupe entre 1911 et 1928 témoigne de son attachement à son pays natal et de son rêve d’unité entre les peuples slaves. Au-delà du maître de l’Art nouveau, c’est donc l’œuvre foisonnante et la personnalité singulière de cet artiste que l’exposition entend révéler aux visiteurs.

jeudi 15 novembre 2018

Giacometti - Entre tradition et avant-garde : Exposition au Musée Maillol

Giacometti - Entre tradition et avant-garde : Exposition au Musée Maillol jusqu'au 20 janvier 2019...
L’artiste suisse Alberto Giacometti est à l'honneur au Musée Maillol. Cette exposition réalisée en collaboration avec la Fondation Giacometti, Paris propose une relecture de son oeuvre en dialogue avec les grands sculpteurs classiques et les modernes de son époque.

L’exposition présente plus de 50 sculptures de l’artiste, toutes issues de la collection de la Fondation Giacometti, mises en regard avec près de 25 oeuvres d’autres artistes majeurs tels que Rodin, Bourdelle, Maillol, Despiau, mais aussi Brancusi, Laurens, Lipchitz, Zadkine, Csaky ou encore Richier.

Giacometti : d’un style à l’autre
À travers un parcours chronologique et thématique, l’exposition met en lumière les relations entretenues avec ces artistes à chacune des étapes de l’évolution du style de Giacometti. Le parcours propose ainsi un éclairage nouveau sur la période méconnue d’avant-guerre : d’abord les oeuvres de jeunesse de Giacometti encore empreintes de modernité classique (Despiau, Maillol), puis une seconde section plus importante consacrée à la rencontre des avant-gardes parisiennes après 1925 (Zadkine, Lipchitz, Csaky).

La tentation de l’abstraction, en marge du surréalisme, est éclairée par de riches comparaisons (Brancusi, Laurens). Le retour définitif à la figuration d’après modèle de l’artiste après 1935, permet d’évoquer la formation de son style de la maturité. De manière thématique, l’exposition propose de nombreuses comparaisons avec Rodin, Bourdelle et Maillol : motif de la tête, question du socle, inspiration de la Haute Antiquité.

Un dialogue entre les sculptures
Les grands thèmes de l’après-guerre (groupes de figures, femme debout et homme qui marche), sont évoqués depuis leur source dans le surréalisme avec la Femme qui marche (1932) jusqu’aux oeuvres iconiques des années 1950-60 comme La Clairière (1950), Femme de Venise III (1956), ou encore l’Homme qui marche II (1960). Les orientations formelles de Giacometti sont analysées de façon novatrice par la comparaison avec plusieurs artistes de référence, en particulier Rodin, et avec certains de ses contemporains comme Richier.

Le parcours est enrichi d’une sélection d’arts graphiques et de documents d’archives. Faisant écho à l’atelier d’Aristide Maillol reconstitué au sein du musée, le mythique atelier parisien de Giacometti est également évoqué par un ensemble de lithographies de l’artiste et des photographies prises par certains des plus grands photographes du XXe siècle tels que Brassaï, Denise Colomb, Sabine Weiss ou Herbert Matter.
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