vendredi 1 mars 2013

Je me souviens...

Cette nuit, la communication téléphonique avec Kinshasa avait un son clair et limpide. J'ai discuté longuement avec Désiré, mon frère aîné. J'entendais en sourdine, la musique de Tabu Ley (Mongali) qui a bercé notre adolescence. Cette musique, marquant le paysage de notre enfance, y a, d’une certaine manière, signé indirectement l’irruption de la modernité.
Si nous n’avions pas de tourne-disque en brousse (à la campagne), ma tante et mon oncle, en possédaient un et ne manquaient pas de l'emmener quand ils nous rendaient parfois visite le dimanche. Ils vivaient à Kinshasa, en ville, disions-nous.

Pendant les vacances, nous allions au village de Nkazu où ma grand-mère tenait un improbable commerce d’un autre temps (restaurant de brousse, épicerie, hôtel et parfois hôtel de passe dans tout son sens...) qui périclitait. Je me souviens de son désespoir, quand elle constatait, tous les matins, que des souris avaient dévasté le rayon de manioc, des arachides ou du riz, rayon étant un bien grand mot pour désigner le petit stock qui s’entassait sur une étagère de bois peint.

Quoi qu’il en soit, je me souviens très précisément du jour où ma tante et mon oncle, sensiblement plus nantis que la grand-mère, sont arrivés, avec le tourne-disque qui avait remplacé le poste de radio qui trônait sur l'étagère du petit commerce. Cette technologie, brusquement, nous projetait dans l’avenir. Elle faisait prendre conscience de nouvelles manières possibles d'écouter la musique...


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