Le froid, la faim, la pauvreté ont marqué l'enfance de Hanna Renström dans un hameau perdu au nord de la Suède. En décembre 1904, Hanna a dix-huit ans. Sa mère, veuve, l'incite à rejoindre la ville portuaire la plus proche afin d'échapper à la misère. L'espoir d'un travail se trouve à six jours de traîneau.
Sur le vapeur à destination de l'Australie où elle s'embarque comme cuisinière, Hanna rencontre puis épouse le second, qui deux mois plus tard meurt d'une fièvre contractée lors d'une escale. Hanna est anéantie. Lorsque le bateau jette l'ancre à Lourenço Marques, aujourd'hui Maputo, elle déserte et trouve refuge dans le petit hôtel O Paraiso, où les femmes qui veillent sur elle alors qu'elle est malade sont des prostituées.
Senhor Vaz, le propriétaire bienveillant des lieux la courtise, devient son mari et... meurt peu après. Hanna se retrouve d'emblée à la tête d'un bordel et l'héritière d'une des fortunes colossales du Mozambique. Mais elle se sent seule, seule en tant que femme au sein d'une société coloniale régie par la suprématie masculine des Blancs, seule face à la ségrégation, au racisme, à la haine, et à cette peur de l'autre qui habite les Blancs comme les Noirs, qui définit tout rapport humain et qui l'épouvante. Ce paradis, loin de son village natal, n'est-il qu'un monde de ténèbres ?
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