dimanche 26 juin 2011

Violence verbale...

La naissance, la beauté, la bonne façon, le raisonnement, le courage, l'instruction, la douceur, la jeunesse, la libéralité et autres qualités semblables, ne sont-elles pas comme les épices et le sel, qui assaisonnent un homme ? [William Shakespeare - Extrait de Troïlus et Cressida]

Il y a des scènes qu'on aimerait ne pas voir. Hier, abasourdi, j'assiste à un dialogue qui nécessite un ton courtois pour favoriser l'échange mais qui, malheureusement, ne se passe pas comme cela devrait être. Le ton est hautain et désagréable au point de ternir une ambiance à priori sympathique. Je remets, par le biais de ce blog, un billet que j'ai publié en mars 2010 sur le sujet.

Certains d’entre vous se souviennent peut-être d'avoir été victimes de la violence verbale ou tout simplement de connaître des gens qui en sont victimes.
Pourquoi je vous raconte cela, vous demandez-vous ? Parce que la violence quelque soit sa forme et surtout la violence verbale est un sujet préoccupant dès lors que celle-ci est une réalité qui se manifeste fréquemment dans notre société actuelle.

On attache beaucoup plus d’importance à la violence physique et aux blessures qui en résultent, qu’à la violence verbale qui laissent pourtant des séquelles aussi graves. Les blessures causées par la violence physique guérissent habituellement assez vite, tandis que celles causées par la violence verbale durent toute la vie.

Crédit photo RMN, Cinéma muet des années 20, Nathalie Lissenko se tenant la poitrine face à un homme en colère, Médiathèque de l'Architecture et du Patrimoine Paris

Nous avons tous déjà eu des mots avec quelqu’un ou fait quelques remarques pas piquées des hannetons... Pourtant la violence verbale n’est pas uniquement dans l’échange de noms d’oiseaux... Parfois, notre manière de nous adresser à l’autre, le choix de certains mots nous rend coupable d’agression !

Non aux insultes !
Certes, vous n’êtes pas d’un naturel agressif ou même vulgaire. Pourtant, que ce soit en voiture ou devant un match de football, votre vocabulaire ne déparerait pas dans la bouche d’un charretier... Vous devez rayer les insultes de vos expressions et bannir les qualificatifs trop péjoratifs (du moins en public...). Car ne vous y trompez pas : ces mots dénotent d’une forme de violence qui est en vous. Il est normal que le comportement des autres vous agace parfois. C’est le lot de toute vie de couple ou de famille et de toute vie en société de manière générale. La proximité d’autrui nécessite justement de faire des concessions et d’accepter des comportements différents. Inutile de vous énerver contre les petites manies de votre conjoint ou de râler après votre fille qui passe plusieurs heures par semaine au téléphone !

Ne soyez plus directifs
Mais la violence verbale ne se résume pas uniquement à des gros mots ou un énervement excessif. Elle peut se cacher dans votre ton ou votre manière de vous adresser à l’autre. Certaines remarques ou certains mots sont parfois des coups violents. Ceux-ci laissent aussi des blessures, même si elles sont invisibles.
Eviter ce type de comportement peut se faire par exemple selon le principe de non-directivité, décrit par Carl Rogers (psychologue américain, 1902-1987). Schématiquement, au lieu de dire à votre conjoint "arrête de mettre tes affaires partout", qui revient à l’agresser, il est préférable de parler à la première personne : "je suis dérangé par tes affaires". Cela élimine une part de la violence et permet le dialogue.

Communication non violente
Ce principe de non-directivité a d’ailleurs été repris par Marshall Rosenberg, un élève de Carl Rogers, qui a crée sa propre discipline : la communication non violente. Dans les grandes lignes, celle-ci propose d’éliminer les agressions liées à nos modes d’expression, afin de réduire le stress de la vie quotidienne, de désamorcer l’agressivité et la colère ou de mieux écouter et comprendre l’autre.
Wayland Myers, auteur d’un livre sur la communication non violente, définit trois règles à suivre lorsqu’on s’adresse à un interlocuteur : décrire les faits. Ne pas coller d’étiquettes ou faire de morale ; mettre en lumière les sentiments et les besoins. Eviter les reproches ou une attitude défensive ; demander les actions souhaitées. Ne pas utiliser les exigences, les menaces, les ordres ou la manipulation.

Plusieurs formations en communication non violente sont d’ailleurs destinées aux éducateurs et aux professions en contact avec le public. A votre échelle, passer par ce type de formation peut vous sembler superflu. Néanmoins, essayez de limiter les propos trop agressifs et écoutez un peu plus l’autre. Vous verrez, communiquer sans stress, ça change la vie ! Source

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