Au cimetière de Nibelle, mercredi 1er août, le cœur bien lourd, nous avons dit au revoir à notre ami Christian Goret. Le cancer, une maladie qu’on dit pudiquement cruelle, l’a abattu en très peu de temps. Quelle tristesse !
Difficile à présent d’imaginer que cet ami à l’esprit enchanté et animé par tant d’humanisme ne reviendra pas nous rendre visite, partager un moment de bonheur avec nous, raconter des histoires comme il en avait l'habitude ou tout simplement nous faire rire.
C'est le samedi 28 juillet à 8h47 que Jacky Goret, frère de Christian m’apprend sa mort. Il est décédé dans sa 75ème année, alors qu’il n’avait cessé de m’impressionner par son juvénile dynamisme. Il fut, à mes côtés et au sein de l'Office de tourisme de Nibelle dont il était l’un des piliers pendant 10 ans, totalement engagé dans tous les projets qui, au fil des années, firent de cette association un pôle de référence pour le village de Nibelle.
Il avait su incarner ce que doit être l'entente et l'amitié dans une association, c’est-à-dire un affectueux complice, totalement indépendant mais toujours solidaire de l’association qu’il soutient, ne s’instituant jamais en contrepouvoir en se parant d’une prétendue légitimité supérieure. C’est sans doute de son « enracinement africain » qu’il tenait ce sens exigeant du service.
Christian Goret a débarqué en Afrique en 1959 et son travail lui a permis de sillonner ce continent en passant par Dimbokro, Bacanda, Didoko, Zego, Abidjan et San-Pedro, avant de revenir en France en 1988.
Passionné par la culture africaine et l'art africain, il parlait pudiquement de sa vie, préférant parler de l'art, de l'Afrique et du reste, avec grâce et drôlerie. Christian était un personnage hors norme, rassembleur, ne rêvant, en fait, que de servir les siens et les autres.
J'étais très attaché à lui, mon ami, qui me parlait si bien et longuement de l'Afrique que je connais peu, de sa culture et de son histoire dont il était, à mes yeux, un spécialiste signalé.
Christian, « L'Africain blanc », sobriquet en référence aux années passées en Afrique, est resté un jeune homme curieux, un bon vivant, affable, humble, attachant et enthousiaste. Jamais il n'a traduit l’éventuelle fatigue que lui infligeait un âge qui devenait significatif.
Jamais j'aurai pensé parler de lui au passé puisque, malgré sa disparition, il reste dans mon (notre) esprit et dans « mon monde ». Nous avions, lui et moi, fini par constituer une sorte de « micro famille africaine » soudée par l'hospitalité, par les affections et par le réconfort qui sont nécessaires dans cette Afrique que nous aimions tant.
Ciao Christian. Ciao mon pote, Ciao mon ami, Ciao mon frère. Merci pour ta bonté, ta générosité, ton amitié et ta bonne humeur.
Je pense à ces mots prononcés par notre amie Betty et repris par tous les amis d'Afrique (les africains toubabous) lors de la messe des obsèques en l'église Saint-Sulpice à Nibelle, en guise d'au revoir :
Ayo, ayo, ayo... San-Pedro
Ayo, ayo, ayo... San-Pedro
Crédit photos Baudouin N'G - Photographies de Christian Goret...
2 commentaires:
Bonsoir Baudouin... je suis votre blog depuis assez longtemps, comme ça, de loin en loin ... et je viens juste de comprendre que Nibelle était un village. Je me suis précipitée sur Google Maps pour voir que c'est un peu un nord d'Orléans, me voilà moins idiote ce soir, mais faut dire qu'avec les 35000 (environ n'est-ce pas ?) communes françaises...
votre billet est très sensible cet hommage à un ami trop tôt et trop vite disparu est émouvant. Le septuagénaire est, en effet, plein de vie sur ces photos et vos mots sont justes.
Comment j'ai trouvé votre blog ?? oh je crois me rappeler que vous parliez d'une exposition qui m'avait plu aussi... et j'ai craqué sur la photo de votre titre, voilà pourquoi je vous ai mis dans ma barre de blogs à suivre !!
bon week-end, très chaud (article suivant !! je crois que nous sommes dans les départements objets d'attention (Charente Maritime) ou pas loin !!!
Chère Madame, soyez remerciée pour vos aimables vœux. C’est moi qui tiens à vous marquer ma gratitude pour l’intérêt "amoureux" que vous témoignez à mon blog et pour l'attention que vous avez apportée à mon ami disparu par le biais de cet hommage rendu. J'ai noté votre blog et ne manquerais pas de venir vous lire.
Amicalement,
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