Sur Internet, ce matin, je suis effaré par la quantité de cadeaux qui sont déjà mis en vente. Revendre ses cadeaux de Noël est visiblement rentré dans les mœurs, comme le révèle une étude OpinionWay pour PriceMinister-Rakuten publiée récemment qui dit que cette année, près de six Français sur dix se déclarent prêt à le faire.
Pour tous, Noël est incontestablement l'occasion de se retrouver en famille et de célébrer cette fête devenue, au fil du temps, l'expression d'une société humaine dont les symboles de plus en plus globalisés dépassent la simple fête purement chrétienne. Il est de tradition d'offrir un cadeau de Noël pour la fête de Noël, généralement aux enfants et à la famille proche. Au départ une fête religieuse, noël est aussi souvent fêtée par ceux qui ne sont pas croyants. Puis, au fil des générations, cette fête est devenue un vrai mouvement commercial, comme le décrit le blog « La plume d'Aliocha » dont je livre, ci-après, la version in extenso.
« Les fidèles de ce blog ( La plume d'Aliocha ) auront deviné que je fais allusion à ma vieille ennemie, la consommation. Elle insinue l’argent au cœur d’une fête d’amour. Il faut acheter, acheter, acheter, et acheter encore. Acheter pour faire plaisir, pour montrer à combien d’euros on aime (quelle horreur !), pour se faire valoir, et même dans certains cas, pour embêter en offrant une absurdité dans un réflexe vengeur. Il faut acheter, à manger, à boire, des cadeaux. Cadeaux qui seront revendus ensuite sur Internet dans un triste marché de la déception, du mépris, du désamour, du doublon ou tout simplement de la spéculation. Là où Noël rassemble, que l’on croit au ciel ou que l’on veuille juste se réchauffer le cœur, la consommation divise.
Elle hiérarchise les êtres en fonction de ce qu’ils sont capables de dépenser, bannit les moins argentés, aveugle chacun sur le sens des choses et les vrais besoins. Je regrette le temps dont parlent certains aînés où l’on offrait une orange aux enfants. Non pas qu’il faille céder au piège du "c’était mieux avant", mais on doit bien reconnaître qu’il y avait infiniment plus de sagesse et de cohérence dans le don d’un fruit que dans l’accumulation de gadgets. S’il est vrai que "La terre est bleue comme un orange" comme l’écrivait Eluard, alors c’est bien le monde que l’on offrait aux enfants, quand on ne leur propose plus que des objets éphémères...
On ne reviendra pas en arrière, ou pas avant qu’une catastrophe n’interrompe cette folie de force, mais rien n’interdit me semble-t-il, dans la frénésie et le stress des préparatifs , de se souvenir que nous allons fêter l’amour et non pas l’argent, le partage d’un repas et non pas l’orgie, la chaleur humaine et non pas la possession du dernier joujou à la mode au milieu d’un tas d’autres objets inutiles. »
En dehors de tout cela, noël reste une belle fête et j'ai encore offert des cadeaux à mes proches.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire