Jef Aerosol : Exposition à la Galerie Caplain-Matignon du 17 avril au 8 juin 2013...
Dans des dimensions plus intimes que celle de la fresque Chuuuttt !!! qui orne le mur de la place Stravinski sur 350m2 (à deux pas de Beaubourg), Jef Aerosol expose sur les cimaises de la Galerie Caplain-Matignon une série inédite de personnages, ombres vivantes, célèbres ou anonymes. Suivez la flèche rouge, elle signale, avec humanité, l’histoire des rencontres d’un maître de la bombe et du pochoir.
Crédits Galerie Caplain-Matignon - Affiche de l'exposition
Adolescent passionné de rock et de folk, Jef a les yeux grand ouverts, fasciné par les journaux underground, fanzines et graphzines, pochettes de disques, affiches psychédéliques, BD et « comix » américains.
Le jeune nantais, timide et rêveur, fantasme sur cet univers bouillonnant de Londres, San Francisco, New York. Inspiré par cette iconographie pop-rock-folk, Jef dessine, peint, découpe, colle, bricole… dans un style plutôt surréaliste. Il découvre les premiers pochoirs sur les fringues du groupe Clash en 1977, puis sur les murs de Bretagne, contre l’implantation d’une centrale nucléaire...
En 1981, le graffiti-artist Futura 2000 bombe en direct sur une toile en fond de scène lors du concert de Clash... Les dés sont jetés : Jef a trouvé comment communiquer et avec quelles techniques. Une mutation professionnelle l’amène à Tours où l’anonymat l’affranchit de toute contrainte. En 1982, Jef peint son portrait, à travers un pochoir découpé d’après une photomaton. Il multiplie les interventions et jubile de voir la ville endormie se réveiller avec des murs vivants, animés de silhouettes, vitalisés de regards vifs et percutants.
Crédits Jef Aérosol - Chuuuttt!!! Paris 2011
De la rue à la galerie, il y a des années lumière mais Jef Aérosol les franchit avec naturel et élégance. Pour cette expo à la galerie Caplain-Matignon, Jef Aérosol poursuit son travail de fonds aux coulures multicolores, éclaboussures, projections, « comme si l’arc-en-ciel avait des fuites »… Laisser couler la peinture, donner vie au hasard, faire vibrer le support, opposer à la précision clinique du cutter l’aléatoire de l’acrylique liquide : chacune des œuvres présentées ici s’identifie par ce jeu naturel des couleurs qui contrastent avec l’apparente rigueur des pochoirs en noir et blanc.
Jef Aérosol adore sortir du cadre, pratiquer le dérapage, le dé-centrage, il a donc choisi de faire glisser le personnage, de ne le faire apparaître qu’à moitié, de le décadrer, comme s’il ne faisait que passer… L’artiste pose ainsi la question du « format », du « cadre », du « tableau », du visible et de l’invisible, de l’explicite et de l’indicible : comment cacher pour mieux montrer... Lire ici
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