C’est donc à un concert exceptionnel avec l'ensemble Chœurs Éternels, dont la réputation n’est plus à faire depuis sa création, que Laurent Coignard nous conviait dimanche 23 juin, à 15 heures 30, à l'église Notre-Dame de Boiscommun autour de la musique classique. Tout le monde sait à quel point Laurent Coignard déploie, de façon très engagée et presque militante, un programme de grands concerts qui s'enracine avec conviction dans notre région.
Le concert de 2013 est le plus important jamais proposé de Chœurs Éternels par la diversité du programme choisi pour mettre en valeur le timbre exceptionnel de la soprano canadienne Aline Kutan, par le renforcement du nombre des choristes de Radio-France et des instrumentistes des Opéras de Paris et Bastille, par la présence des personnalités, dont Son excellence M. Michel Robitaille, délégué général et représentant personnel de la Première ministre pour la Francophonie, et de Son excellence M. Viguen Tchitetchian, ambassadeur de l'Arménie en France, sans oublier les sénateurs Éric Doligé et Jean-Pierre Sueur, l'ancien ministre de la Culture Jacques Toubon, les artistes et écrivains venus de tous horizons, et enfin, par près 900 spectateurs qui ont assisté à cette fête de la musique hors du commun.
Voilà trois ans que le concert Chœurs Éternels existe en région Centre et sa formule garde toute sa pertinence, continuant de toujours aiguiser la curiosité et combler les mélomanes et profanes de la musique classique. Grâce à l’incessante envie de Laurent Coignard de partager sa passion et son plaisir, chaque édition promet de belles révélations dans des programmes où les grands opus font bon ménage avec des partitions rares, de Antonio Vivaldi à Johann Sebastian Bach, de Haendel à Giuseppe Verdi, en passant par Mozart dont certaines œuvres ont été taillées sur mesure, si je puis m'exprimer ainsi, pour Aline Kutan.
A concert exceptionnel... un ensemble exceptionnel Chœurs Éternels dirigé par un chef exceptionnel... Patrick Marie Aubert, Chef du Chœur de l'Opéra de Paris qui m'a confié, qu'avec ses choristes et instrumentistes, il aime revenir à Boiscommun et tous ont su apprécier la magie du lieu. Magie de cette église dont l'acoustique rend parfaitement à la musique sa beauté et qui opère également sur le public qui y passe des instants de bonheur avec une qualité musicale irréprochable.
Malgré les averses annoncées dans la journée du dimanche, le concert s’ouvre sur les « Quatre saisons Le Printemps », puis le premier mouvement de « Gloria » de Antonio Vivaldi avant d'entendre les œuvres de Mozart : Exultate, jubilate (Exultez, réjouissez-vous), un motet pour soprano et orchestre composé par Mozart en janvier 1773 et Laudate Dominum (Louez le Seigneur).
Pendant cette première partie, un spectateur me soufflait à l'oreille ces mots : « Prions et rêvons un peu pour conjurer le mauvais temps ! »
C'est avec Bach et Haendel que se termine cette première partie du concert avec « l'Aria suite en ré de Bach suivi de « And the glory of the lord », « Rejoyce Greatly » et « Hallelujah » de Haendel.
A concert exceptionnel... une invitée exceptionnelle, une soprano internationale, une « diva » du lyrique Aline Kutan. Aujourd’hui, sa voix claire, chaude et flexible fait d'elle indubitablement la première soprano colorature au Canada. Pour réussir comme colorature, il faut posséder ce genre d’agilité et de précision qu’exigent des rôles comme la Reine de la Nuit de Mozart.
Moments forts du concert : - La Flûte enchantée de Mozart : « La marche des prêtres », « le Chœur des prêtres » et « l'Air de la Reine de la Nuit ». Ce célèbre air de l'opéra La Flûte enchantée de Mozart chanté au second acte par la Reine de la Nuit. Il est considéré comme l'un des airs les plus virtuoses de l'art lyrique et requiert un soprano dramatique qui vocalise avec aisance. Aline Kutan excelle dans ce rôle réputé exigeant pour les cordes vocales de la Reine de la Nuit qu'elle a chanté pour la première fois en 1990.
- La Traviata de Verdi, qui est devenue au XXe siècle l'une des œuvres les plus jouées dans les opéras de par le monde. L'œuvre de Verdi a bénéficié du talent d'interprètes exceptionnels comme Maria Callas et Renata Scotto qui savaient allier prouesses vocales et qualités dramatiques.
Renée Fleming, une soprano américaine, disait ceci : « Il n'y a pas de rôle plus parfait dans tout le répertoire de soprano que celui de Violetta. Ce n'est donc pas un hasard si c'est aussi le rôle auquel on a jugé, historiquement, la plupart des sopranos. »
Eh bien à Boiscommun, dimanche 23 juin, nous étions « scotchés » et éblouis par Aline Kutan, par sa maîtrise non seulement vocale mais aussi théâtrale que nécessite le rôle de « Violetta » dans l'opéra de Verdi.
Et Arnaud Vabois ? Voilà un ténor et choriste de Radio France qui a joué pleinement son rôle dans le duo avec Aline Kutan. Quel bonheur d'entente ces voix !
Comme pour le premier concert organisé par Laurent Coignard, le public a eu droit à un extrait du « Chœur des esclaves de Nabucco », opéra de Giuseppe Verdi pour terminer ce magnifique concert.
Ainsi, pendant ces deux heures de concert, nous avons pu vivre un pur moment de grâce et de bonheur ! Marcel Proust disait que « La musique est peut-être l'exemple unique de ce qu'aurait pu être - s'il n'y avait pas eu l'invention du langage, la formation des mots, l'analyse des idées - la communication des âmes ».
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