Ces mots de Ludwig van Beethoven justifient-ils l’affluence des grands jours, dimanche dernier, à Boiscommun ?
En effet, dimanche 17 juin, avec une église comble, une forêt d’appareils photos, de micros tendus sur des perches et des caméras disposées ici et là pour filmer, la qualité du concert de l'ensemble Chœurs Éternels sous la direction de Patrick Marie Aubert, Chef de Chœur de l'Opéra national de Paris, était à la hauteur de l'annonce faite unanimement par la presse locale comme étant l’évènement culturel incontournable de ce mois de juin dans le Pithiverais.
Disons-le ! J'avoue être arrivé là avec beaucoup d'excitation, ayant encore dans l'esprit le bonheur qu'avait provoqué le concert de l'année dernière. De nombreuses personnes venues de Paris, d'un peu partout en France et les alentours mais aussi de Belgique, du Canada, de Grande-Bretagne, ont assisté à ce magnifique concert. Près de 800 personnes étaient dans l'église, et il y avait même des personnes debout n'ayant pas trouvé de places assises.
A la direction de l'ensemble Chœurs Éternels, Patrick Marie Aubert a séduit le public en balayant un large répertoire classique, du baroque à celui de nos jours, où se côtoient des chefs d’œuvres des compositeurs et des œuvres réputées connues ou populaires, et d'autres beaucoup moins connues mais choisies avec soin. Ses 45 choristes et instrumentistes venant de l'Opéra national de Paris, ce qui est un gage de professionnalisme au plus degré de qualité, nous ont faits voyager à travers les siècles avec douceur, sensibilité et harmonie.
En guise d’introduction et pour nous préparer à cette après-midi musicale riche de bonheur et d'émotions, l'ensemble Chœurs Éternels a interprété le Te Deum de Marc-Antoine Charpentier. Le public a vite compris qu'il ne sera pas déçu.
Nous écoutons ensuite Erschallet, ihr Lieder, erklinget, ihr Saiten! (Que vos chants retentissent et que vos cordes résonnent !), qui est une cantate religieuse de Johann Sebastian Bach, puis la Sarabande Suite en ré N°11 de Haendel, le Credo et sanctus (Messe de Sainte Cécile) de Charles Gounod, la Sérénade N°13 (Petite musique de nuit) de Wolfgang Amadeus Mozart, Jésus que ma joie demeure de Bach et l'Alleluia de Haendel.
La deuxième partie du concert est aussi éblouissante, avec Cavalleria Rusticana de Mascagni, Choeur des Bohémiennes et des Matadors de Verdi, Land of Hope and Glory d'Edward Elgar, Nabucco Coeur des esclaves de Verdi et Batte Hymn of the Republic de William Steffe.
Sans oublier, le moment de grâce dans l’église Notre-Dame de Boiscommun quand le choriste basse Marc Fouquet a fait vibrer les vitraux de l'église et nous a séduits par la qualité de son interprétation de l'Air de Sarastro (Flûte enchantée) de Mozart. Une émotion musicale partagée par un public enthousiaste.
Le concert est mémorable, la musique d'une qualité extrême, avec tous les ingrédients possibles réunis : un grand chef, des choristes et instrumentistes professionnels, une complicité exceptionnelle. Jamais je n'ai vu telle entente, à tous les sens du terme, entre un chef et son ensemble. Dès les premiers gestes du chef, tout le monde est en symbiose avec lui.
Pour terminer ce magnifique concert, le public a eu le droit de participer en chantant avec les choristes cet extrait connu d'Orphée aux Enfers (Galop Infernal baptisé french cancan, que les femmes dansent en rang, face au public, en portant des culottes fermées) par Offenbach.
Pour ce deuxième concert à Boiscommun, Laurent Coignard, généreux organisateur de cet événement, nous avait promis un concert époustouflant. On peut dire que nous avons passé, là, un moment de bonheur inoubliable.
En demandant que d'autres manifestations de cette envergure se multiplient en France, comme c'est le cas ailleurs dans d'autres pays européens, je comprends dans les propos de l'ancien ministre de la Culture Jacques Toubon qui assistait à ce concert, que nous aurons droit à un autre concert de cette qualité l'année prochaine, Inch Allah.
Crédit photos © Marie-Christine Larrivière / Christian Siret - Concert Chœurs Éternels, église Notre-Dame de Boiscommun, 17 juin 2012
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