Plus la fin de la saison des vide-greniers et brocantes approche, plus on a un sentiment d'urgence dans l'air pour les chineurs. Les brocantes commencent de plus en plus tôt le matin malgré la nuit et le temps frais, et nous (les chineurs) sommes conscients que nous ne verrons plus les visages familiers les dimanches matins.
Hier matin, temps mitigé à la brocante de Tavers près de Beaugency. Je rencontre un chineur invétéré qui m'agace en me faisant part de sa propre vision de la morale et de son hostilité pour les tableaux et œuvres de nus qu'on peut voir dans les musées. Que c'est absurde de penser ainsi !
Si on suivait ses arguments inattendus, il faudrait purger les galeries et les musées de beaucoup d’œuvres dont la lascivité implicite ou explicite pourrait heurter les regards dont ceux des innombrables groupes scolaires qui les fréquentent.
Doit-on restaurer le Manneken Pis (le môme qui pisse) de Bruxelles ou la Vénus génitrice (Venus Genitrix) de la roseraie du Jardin des Plantes de Paris ou l'Origine du monde de Courbet au musée d'Orsay pour cacher tout ce qui ne s’accommode pas de la morale dans sa définition la plus puritaine ? Quel jugement doit-on avoir sur la culture et sur les arts ?
L’art est, justement, profond quand il parle de ce qui fait la vie des êtres humains, le désir, le tourment, l’épuisement et l’espérance. Tout le reste n’est bon qu’à illustrer les almanachs des Postes.
Ah, j’oubliais : ce monsieur me reprochait d’avoir observé de façon intéressée un régule représentant une femme nue. Était-il jaloux que je fasse une affaire en achetant cet objet insolite ? Lui seul le sait. Quel roman !
Crédit photo DR - Venus Genitrix de la roseraie du Jardin des Plantes de Paris
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