Hier, mercredi matin, pas de quotidiens nationaux dans les kiosques en raison d'un mouvement de grève. Une grève lancée par le Syndicat général du livre et de la communication écrite CGT (SGLCE-CGT) pour protester contre le plan social à venir chez Presstalis qui assure la distribution de 75% de la presse nationale, dont l'intégralité des quotidiens nationaux.
Pour tous les lecteurs assidus d'un journal quotidien, comment ne pas regretter cette absence de journaux ?
Nul ne doute que la situation de la presse quotidienne, nationale et même régionale, ne cesse de se dégrader, non seulement parce que ses recettes publicitaires se sont évaporées, mais surtout parce que l’intérêt pour les journaux s’est émoussé et que le désir de les lire n’est plus ce qu’il était ou ce qu’il est encore dans certains pays.
On pourrait certes s’accommoder du déclin d’un média, si ce déclin n’était le profond symptôme à la fois de l’érosion générale du goût pour la lecture et de l’intérêt des citoyens pour les affaires de leur pays et du monde. Il s’agit donc, non pas d’un phénomène accessoire dont on pourrait se faire une raison en se disant que d’autres médias ont pris la relève ou la prendront, mais de l’expression inquiétante d’un effondrement conjoint de l’esprit civique et de la qualité de la vie culturelle.
Au moment donc où Presstalis vient d'échapper au redressement judiciaire grâce à un accord conclu entre les éditeurs et actionnaires de la messagerie et l'Etat pour financer son plan de restructuration, on peut se demander s’il était opportun que des organisations, par ailleurs sincèrement attachées à la pérennité des journaux, en privent pendant un jour des lecteurs qui déjà se raréfient ?
Crédit photo (c) Ministère de la Culture - Médiathèque du Patrimoine, Dist. RMN - Kertész André (dit), Kertész Andor (1894-1985), Le Jardin du Luxembourg [Homme lisant, assis sur une chaise] Date de prise de vue : 1928-1929
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