J’avoue avoir regardé hier soir le magazine Sept à Huit, présenté par Harry Roselmack sur TF1, consacré aux enfants esclaves appelés « restaveks », avec une certaine tristesse et révolte. Il s'agit là d'un document bouleversant sur des enfants esclaves, sur ceux qui les exploitent, mais aussi sur leurs parents qui les ont abandonnés.
Deux ans après le séisme qui avait fait 200.000 morts et des centaines de milliers de sans-abri, et qui avait été suivi d'une épidémie de choléra, Haïti se relève lentement. L'actualité est tellement dense et diverse que beaucoup d'entres nous ont oublié cette catastrophe.
Haïti c'est aussi le pays qui a brisé les chaînes de l’esclavage depuis plus de deux siècles. L'esclavage fut aboli en 1794 quand cette île était sous domination française mais aujourd'hui, plus de 300 000 enfants continuent, sur la petite île, d’être asservis au profit de familles plus aisées que les leurs. La plupart des enfants employés comme domestiques viennent des régions rurales et sont envoyés vivre dans d'autres familles dans l'espoir d'une vie meilleure.
Crédit photo Jean R. Cadet Restavek Organization
En réalité, ces enfants se retrouvent souvent dans une situation bien pire. Premiers debout, derniers couchés, les restaveks passent leurs journées à d'épuisantes corvées ménagères. Ces enfants, souvent très jeunes, sont privés de leurs droits les plus élémentaires (aller à l'école, se défendre, s'exprimer, jouer) et sont, de ce fait, incapables de faire valoir leurs droits.
Faute d’une sensibilisation nationale et d’une législation adaptée dans ce pays, ce trafic d’enfants défavorisés persiste, même s’il reste combattu par le gouvernement haïtien et les organisations internationales. Lire aussi Jean Robert Cadet
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