vendredi 1 février 2013

Ressenti...

Je suis fichu, ai-je tout de suite pensé quand on m'a posé la question de savoir si j'ai envie de retourner dans mon pays pour voir les miens.

Quelles cordes sensibles cette question a-t-elle fait vibrer et quels processus d’interrogation a-t-elle déclenché chez moi ? Une chose est sûre : cette question me paraît cruciale et profondément personnelle. J'ai vraiment très envie de retrouver mon pays d'origine, avec lequel j'ai plus ou moins rompu pendant un peu plus de quarante ans. Je n'ai jamais cherché à refouler cette question mais j'estime simplement qu'il faut être prêt moralement, psychologiquement et psychiquement pour ré-découvrir son passé. C'est pas facile de replonger dans son passé, de retracer l'histoire de sa famille et revivre cette partie quasi-amputée de son être.

En même temps, je ressens et comprends la tristesse que doit représenter pour mes sœurs, mes frères, mes parents (mes vieux parents) les conversations et les complicités que nous n'avions pas eues pendant ces longues années. Et à mesure que s'accumulent les mois et les années, ou plutôt qu'ils se délitent, comme ces photographies qui jaunissent et s'affadissent, il me semble que s'amenuise entre nous la connivence, du moins le fil conducteur.

Je dois dire que j'éprouve une peine de révéler ce tiroir intime et bouleversant de ma vie. Puisse en tout cas cet état ne pas compliquer les choses et proposer à ma vie un cadre aussi serein que possible.


Crédits Ulysse Bourgeois - Villageois au Congo

Aucun commentaire:

Related Posts Plugin for WordPress, Blogger...