vendredi 11 octobre 2013

Mes oreilles ont sifflé...

On a parlé de moi aujourd'hui. Oui, je le sais, mes oreilles ont sifflé. En parlant de moi, on pose des questions : Est-il toujours à Nibelle ? Est-il parti ailleurs, dans son pays ?
Il est vrai que les années passant, les attentes et les goûts changent. Et un beau jour, ce qui vous attirait vivement vous semble briller d’une lueur pâle, comme après un mauvais réveil. Ainsi en va-t-il de ce village pour moi aujourd’hui.

Lorsque je suis arrivé dans cette région du Loiret, je vivais intensément. Ma vie était remplie de promesses. Puis le temps d'un travail passionnant s’est achevé, j’ai quitté l'entreprise où j’avais passé vingt cinq années heureuses. Mes amis se sont dispersés rapidement, souvent aux quatre coins du monde. Ma passion est devenue mon nouveau job, qui est tout aussi intéressant. Aussi, je me suis investi dans la vie associative mais l’envie est passée. Pourtant je n’éprouvais aucune lassitude. Celle-ci aura mis du temps à s’installer. Le changement que j’appelle de mes vœux est devenu plus que jamais nécessaire.

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Pourquoi vois-je les choses si différemment aujourd’hui ? Les années qui passent avec leur lot d’épreuves et de contraintes ont sans doute leur mot à dire dans cette évolution. Le regard que l’on porte sur la vie à 60 ans n’est certes pas le même qu’à 30. Pourtant, il ne me semble pas que j’aie amoindri mes capacités d’enthousiasme ni mon aptitude à la joie. Non, le village a changé. Signe frappant de la tristesse environnante : l'individualisme s'est installé, les gens s'ignorent comme dans les grandes villes, les rues sont presque désertes, plus personne n'y passe, tout le monde vieilli, la relève tarde à venir, le village perd son souffle, le noir et les teintes très sombres portés partout, par tous.

En dépit de tout cela, de toutes les bonnes raisons qui m’inciteraient à quitter ce village dont j’ai beaucoup épuisé les charmes, mes désirs d’ailleurs déclenchent systématiquement une angoisse. Désirer une chose, mais être incapable de répondre dans l'immédiat à ce désir. Le parfait conflit névrotique qui n’arrange rien !

Donc quitter Nibelle, oui, certainement ( ou peut-être pas du tout ), quand mon désir aura mûri, que je n’aurai plus qu’à le cueillir. Et que peut-être alors le choix d’une destination aura lui aussi fait son chemin. Pour le moment mon inclination irait vers... là-bas. Au bord de la mer ? toujours à la campagne ? dans une grande ville ?
Pauvre petit choix, je sens qu’il va devoir percer son chemin à travers d’épaisses brumes avant d’émerger devant moi clair et lumineux. Je lui souhaite bien du courage.
Aussi, dois-je me souvenir de Mahatma Gandhi en ces mots : « Évoluer et changer de point de vue fait partie de la vie. Une personne qui reste toujours sur ses positions finira par avoir tort ».

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