Dans cet admirable et si reposant pays de Gombe-Matadi (Sud du Congo), on trouve niché dans un coin de bougainvillées et d'agaves, entouré de son immense jardin de presbytère dont les hauts flamboyants le garantissent du soleil ardent de l'Afrique centrale, le noviciat. De ce lieu, c'est l'image que j'ai du passé lointain, qui n'est peut-être plus la même aujourd'hui.
Je garde de ce lieu le souvenir exquis de l'endroit rêvé pour y reposer, comme en un oasis, corps et cœur, aux jours de tristesse et de besoin de solitude.
C'est là que j'ai passé les premières années de ma jeunesse joyeuse, dénuée de toutes peines et de toutes charges de la vie conventionnelle. C'est là que les jésuites ont éveillé dans mon esprit les sentiments de loyauté, de cœur, de bonté et de charité. Croyant, je ne manquais pas le sermon du dimanche. Aux prêtres, je venais « conter » mes craintes, mes espérances, mes ambitions, mes... erreurs et ils savaient remonter le moral et donner un sage conseil, un avis sincère et fournir une ligne de conduite raisonnable.
Ce matin de novembre 2012, un mois plein de souvenirs douloureux, c'est dans la belle forêt d'Orléans (que je soupçonne d'une discrétion naturelle très haut au-dessus de la moyenne), que je suis allé pour faire, à haute voix, un examen de conscience sous les grands chênes.
C'eût été un tableau « alléchant » pour un peintre que de rendre l'impression d'une béatitude vraie, qui se dégageait de ce duo dans la verdure en cette matinée froide et brumeuse : la forêt muette et calme m'écoutant retracer de mémoire, mes journées heureuses et moins heureuses !
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