jeudi 3 janvier 2013

Corriger l'image du président François Hollande...

A chaque jour ses raisons de s’étonner. En ce moment, c’est François Hollande qui alimente la grande machine médiatique à propos du renfort de l'équipe de conseillers pour corriger son image afin de reconquérir le cœur des Français. Peut-on affirmer que François Hollande semble enfin avoir pris conscience qu'il avait un réel problème d'image et qu'il était grand temps de faire appel à un professionnel pour la corriger ?

Dans le Figaro, Sarah Pinard consacre un article intéressant que je confie aux lecteurs de ce blog :

Deux expertes en communication, contactées par Le Figaro, proposent trois chantiers sur lesquels Claude Sérillon devra travailler: son langage, sa posture corporelle et son style vestimentaire. Caroline Baly est consultante chez Image Nouvelle, métier qu'elle exerce depuis plus de douze ans. Quant à Nathalie Maroun, elle est consultante chez Heiderich Group et spécialiste du média training et des prises de parole difficiles.

1. Surveiller son langage

Nathalie Maroun: François Hollande doit arrêter d'être émerveillé. Tout comme l'indignation, il s'agit de réactions surjouées qui siéent à un candidat mais ne sont pas de la stature d'un président de la République, dont les prises de parole doivent être au-delà des émotions. Sarkozy savait en jouer, pas François Hollande. Cela demande un talent naturel et s'apprend très difficilement. Les paroles ne remplacent pas l'action. Il y a une sorte d'autosatisfaction dans cet émerveillement. Un côté enfantin qui n'est pas digne, surtout dans ce contexte.

Un président ne doit jamais dire « je crois ». Même un président normal doit avoir un discours affirmé. Ses propos ne relèvent pas de l'opinion, de l'éventualité, de l'hypothèse ou de l'intention, mais de l'affirmation.

Caroline Baly: Il a des tics de langage qui donnent de la lourdeur au discours. Il pondère trop ses phrases, il faut que ses prises de parole soient plus fluides. Par ailleurs, attention aux changements d'images trop rapides. L'objectif d'une évolution en image est qu'elle ne se revendique pas. Sinon, les commentateurs vont parler de ses changements plutôt que de l'homme et de ce qu'il entreprend.

2. Soigner son attitude corporelle

Nathalie Maroun: Dire n'est pas faire. Ce n'est pas parce qu'on joue à renvoyer une image dynamique, en mouvement, qu'on prouve qu'on est dans l'action. Par ailleurs, François Hollande n'est pas quelqu'un de sportif à la différence de Nicolas Sarkozy. Il a une volonté d'être dynamique alors qu'on ne l'a jamais connu comme ça. Il faut qu'il reste tel qu'il est: posé lors des moments officiels. Hollande n'est pas Sarkozy et ce n'est pas ce qu'on lui demande.

Il doit faire attention à sa préparation physique, surtout avant une conférence de presse: boire de l'eau plutôt que de l'alcool, et adopter une rigueur corporelle en faisant un peu de sport.

Caroline Baly: Lorsque les Français l'ont élu, ils étaient contents de son image légèrement «franchouillarde» mais désormais, ils s'attendent à ce qu'il passe un cran au-dessus. Adopter la bonne attitude pour lui est très complexe: d'un côté, les Français souhaitent que le président soit un cran au-dessus d'eux mais d'un autre côté, il ne faut pas qu'il soit trop éloigné de la réalité, sinon il n'est plus représentatif de l'homme que les Français ont voulu élire. Il a une qualité, il est calme, c'est sa force. Il ne faut pas qu'il change cette posture.

3. Stop au nœud de cravate simple

Nathalie Maroun: François Hollande doit surveiller sa posture via ses vêtements. On ne change pas le physique d'un homme ou d'une femme mais les vêtements peuvent lui donner une stature. Il s'entête à faire un nœud de cravate simple alors que le nœud double est un nœud de cérémonie. Sinon la cravate part de travers. On ne voit plus que cela à l'écran et cela vient parasiter tous les autres signes visuels ou audio. Lors de la conférence de presse de Nicolas Sarkozy après sa rencontre avec Vladimir Poutine, tout le monde n'a retenu que son état supposé d'ébriété, mais pas son discours. C'est un peu la même chose avec le nœud de cravate de François Hollande.

Caroline Baly: Sa cravate est toujours de travers. Si l'habit ne fait pas le moine, il fait rentrer dans le monastère. Quand une personne ne correspond pas aux codes sociétaux, cela provoque de fait un jugement de valeur. Les Français veulent être fiers de leur président. L'impression d'ensemble donne une image négligée et il risque de se décrédibiliser. Les tissus de ses costumes sont trop souples, pas assez droits, peu structurés. On a l'impression qu'ils datent un peu. Ce sont des signaux de fatigue. Ses poches sont souvent pleines, une poche ce n'est pas un sac à main. (Par Sarah Pinard
)

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