Hier, discussion sur la terrifiante angoisse du futur. Il serait vain, dit-on, d’envisager l’avenir sans être nourri du passé. Soit. Mais, ne serait-il pas vain de continuer à ressasser des craintes, des regrets, des remords, des soucis, des souvenirs ou de se laisser mourir lentement ? Ce moment des vœux pour souhaiter une belle année, c'est aussi le moment de clarifier les choses, de regarder devant soi et de franchir quelques barrières.
L'année dernière, à peu près à la même période, j'ai posté un poème de Pablo Neruda que je réédite pour compléter cette discussion.
Il meurt lentement
celui qui ne voyage pas,
celui qui ne lit pas,
celui qui n’écoute pas de musique,
celui qui ne sait pas trouver
grâce à ses yeux.
Il meurt lentement
celui qui détruit son amour-propre,
celui qui ne se laisse jamais aider.
Il meurt lentement
celui qui devient esclave de l'habitude
refaisant tous les jours les mêmes chemins,
celui qui ne change jamais de repère,
Ne se risque jamais à changer la couleur
de ses vêtements
Ou qui ne parle jamais à un inconnu
Il meurt lentement
celui qui évite la passion
et son tourbillon d'émotions
celles qui redonnent la lumière dans les yeux
et réparent les coeurs blessés
Il meurt lentement
celui qui ne change pas de cap
lorsqu'il est malheureux
au travail ou en amour,
celui qui ne prend pas de risques
pour réaliser ses rêves,
celui qui, pas une seule fois dans sa vie,
n'a fui les conseils sensés.
Vis maintenant !
Risque-toi aujourd'hui !
Agis tout de suite!
Ne te laisse pas mourir lentement !
Ne te prive pas d'être heureux !
Pablo Neruda
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