vendredi 3 juillet 2009

"Je réponds ordinairement à ceux qui me demandent raison de mes voyages : que je sais bien ce que je fuis et non pas ce que je cherche." Montaigne

Pour ceux qui partent en vacances comme pour ceux qui restent, je vous invite à la lecture de ce billet trouvé sur un blog que je lis régulièrement. Bonne lecture et pensez à souffler un peu. Après tout, ce sont les vacances !

Moi parler toi...
Passer les frontières, activité fréquente lors des vacances. On quitte son pays pour en découvrir un autre. On quitte sa langue pour être bercé par une autre mélodie.
Qui d’entre nous ne s’est pas essayé à quelques bribes d’une autre langue durant un séjour estival ?
On rit de sa maladresse, de son accent, mais derrière ce côté ludique qui cache notre gêne de ne pas maîtriser la langue d’autrui se trouve un enjeu capital.

Comment je me prépare à la rencontre avec l’autre ?
Est-ce qu’avec arrogance je débarque chez lui en attendant qu’il comprenne ma langue ?
Ne vais-je pas aborder n’importe qui à l’étranger dans ma propre langue et m’offusquer de son incompréhension ?
Attitude bien chauvine qui tend à affirmer la supériorité de ma langue et de ma culture. Et si ce n’était au fond qu’une misère humaine qui n’ose pas balbutier une nouvelle grammaire et s’avouer faible face à la richesse de l’autre.

Se sentir étranger et devoir faire des efforts pour communiquer avec l’autre dans son propre pays me semble une expérience essentielle pour saisir que l’étranger n’est pas toujours l’autre.
L’étranger c’est peut-être moi ?
Tous ceux qui ont vécu à l’étranger et appris à parler et vivre d’une nouvelle manière, reviennent avec d’autres yeux sur l’étranger.
Ces hommes et ces femmes qui vivent chez nous, sans être encore totalement chez eux dans notre culture ou dans notre langue ,ne nous paraissent plus aussi étranges qu’auparavant, parce que nous nous souvenons qu’il faut du temps, de la patience et un accueil pour pouvoir habiter l’étrangeté de l’autre.

Ce chemin ne se fait pas sans amour.
Qu’il est difficile d’apprendre la langue d’un ennemi, alors qu’il est mille fois plus doux d’apprendre la langue d’un aimé !
L’été qui nous offre plus de temps que le reste de notre quotidien devrait nous aider à voir ce qui échappe souvent à notre regard.
Que seul l’amour nous permet d’approcher et d’apprivoiser ce qui fait de l’autre un autre.

Alors parlons la langue du cœur, celle qui dépasse toutes les frontières.
L’été un espace pour oser la langue de l’autre ?
Sans aucun doute. (Source Double-Je, Merci Elisianne)


Crédit photo Archives

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