Je lis cet article sur le blog de Rama Yade et en parle à une amie qui travaille en milieu scolaire. Nous discutons de la journée de demain qui sera la première journée de mobilisation des enseignants, trois semaines après la rentrée scolaire. Signe d'un profond malaise dans l'Education nationale, un front uni des syndicats du public et, fait exceptionnel, du privé, appelle à une grève pour dénoncer la « dégradation » de l'école.
Je publie, par le truchement de ce blog, le texte qui montre un autre aspect des dysfonctionnements causés par certaines décisions prises dans notre pays.
Soutenez la Pétition de l’association « Paroles de femmes » : « Dis maman, c’est quand qu’on va à l’école » ?
C’est enfin la rentrée des classes mais pour Ruben, 5 ans et demi, la porte de l’école est encore fermée. La raison ? Pas d’AVS (accompagnante de vie scolaire). Ruben a été diagnostiqué « TED », troubles envahissants du développement avec troubles sensoriels.
Un petit garçon qui, l’année dernière s’est sauvé d’une école privée en pleine récréation pour rentrer chez lui malgré une maîtresse, des caméras et trois surveillants. « Malheureusement la porte était restée malencontreusement ouverte », laisse échapper un agent de sécurité (…).
Voilà pourquoi les parents recherchent une AVS compétente parce que rechercher son enfant dans les poubelles en compagnie de la police est une expérience traumatique que les parents ne veulent plus revivre.
Et même si cela fait plusieurs mois que les parents ont contacté les organismes privés afin de rechercher une personne compétente, les candidates se font rares. De plus, au fil des semaines, certaines se sont désistées pour un poste mieux payé ou ont montré leur inexpérience.
En 2004, la France a été condamnée par le Conseil de l’Europe pour « maltraitance » vis-à-vis de ces enfants « différents », TED, autistes et autres, qui n’ont pas de structures adaptées pour les accueillir et qui n’ont pas non plus d’AVS suffisamment formées (…).
Alors les parents se débrouillent comme ils peuvent, certains s’expatrient et partent en Belgique, en Suisse ou au Canada, d’autre créent avec d’autres parents leurs propres structures et se relaient pour jouer les professeurs (…).
Pourquoi la France continue-t-elle à rejeter toutes ces méthodes de stimulation qui ont montré qu’un enfant autiste était capable de vaincre ses problèmes de langage, de faire des études, de trouver un emploi et de devenir autonome ? Est-ce une question de financement du handicap ou une indifférence totale envers ces Français que l’on considère comme des sous-citoyens ?
Voilà pourquoi aujourd’hui, Paroles de femmes s’engage dans ce nouveau combat auprès de toutes ces femmes ayant un enfant porteur de ce handicap.
Aujourd’hui, ce n’est pas seulement en tant que présidente de l’association Paroles de femmes qui a eu connaissance de la détresse de toutes ces femmes qui cherchent désespérément de l’aide que je m’adresse à vous mais également en tant que maman de ce petit Ruben qui n’a qu’un seul rêve, celui d’aller à l’école comme tous les enfants de son âge.
Olivia Cattan, Présidente de Paroles de femmes
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