Plus de 860 millions d’hommes et de femmes sont aujourd’hui, dans le monde, confrontés à l’incapacité de lire et d’écrire.
On constate aussi que tous les pays industrialisés, où pourtant la scolarité est obligatoire, sont touchés par l’illettrisme. Un phénomène sous-estimé, souvent mal connu et confondu avec d’autres : pour les personnes qui n’ont jamais été scolarisées, on parle en effet d’analphabétisme. Il s’agit pour elles d’entrer dans un premier apprentissage. Pour les nouveaux arrivants dans un pays, il s’agit de l’apprentissage de la langue du pays d’accueil. En France, on parle du « français langue étrangère ».
Mais l’illettrisme, lui, concerne les personnes qui après avoir été scolarisées dans leur pays n’ont pas acquis une maîtrise suffisante de la lecture, de l’écriture, du calcul pour être autonomes dans les situations simples de la vie courante : faire une liste de courses, lire une notice de médicament ou une consigne de sécurité, rédiger un chèque, utiliser un appareil, faire un calcul simple, lire le carnet scolaire de son enfant, entrer dans la lecture d’un livre… On imagine les conséquences sur le plan du travail, de la santé, de la vie familiale.
Crédit photo RMN, Hachette André, Jeune femme lisant.
De nombreuses actions sont mises en œuvre dans les entreprises notamment, pour aider les salariés à sortir de l’illettrisme, être plus à l’aise au travail mais aussi dans la vie. L’illettrisme, c’est aussi une situation qu’il faut tenter de prévenir le plus tôt possible car il prend souvent racine dès l’enfance et les difficultés s’accroissent avec l’âge. C’est pourquoi le travail de prévention de l’illettrisme auprès des familles est fondamental pour mieux accompagner tous les enfants dans les premiers apprentissages.
Pour prévenir et faire reculer l’illettrisme de manière significative, il faut donc agir sur tous les fronts, à tous les âges de la vie, en mobilisant les énergies et les ressources des pouvoirs publics, des associations, des entreprises et, offrir un appui à ceux qui agissent efficacement et mettre en lumière ce qui marche. Mais il faut d’abord faire connaître, sans tabou, l’ampleur de ce phénomène dans notre pays, mieux comprendre ceux qui y sont confrontés pour que, sans être stigmatisés, ils osent réapprendre ce qu’ils ont oublié. (Marie-Thérèse Geffroy, directrice de l’Agence nationale de lutte contre l’illettrisme. Lire Source
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