Nicole Avril assiste son père dans ses derniers moments. C’est alors, après le deuil et son cortège de douleurs, la plongée dans le passé. Celui de ses parents tout d’abord. Cette génération d’entre les deux guerres qui nous paraît si lointaine. C’est la solitude d’une petite fille enfant unique qui connaîtra la maladie et se sauve par la lecture. C’est la montée à Paris, mai 68, la liberté, une sorte de bohème. Le roman de deux générations avec la caméra de Nicole Avril et les tableaux que sa mémoire lui a restitués.
J'avais besoin de parler de toi, mon père, et j'ai commencé à parler d'elle, de ta mort. En avais-je le droit ? Je n'écris pas contre l'oubli, aussi longtemps que mon cerveau vivra dans un semblant d'ordre, je me souviendrai. Je n'écris pas pour transmettre une expérience originale, c'est au contraire sa banalité qui la rend à mes yeux extraordinaire. Je n'écris pas dans l'espoir de te retrouver. J'écris pour te trouver. Et peut-être pour me trouver. Je t'ai aimé, je t'ai aimé plus fort et même plus passionnément que je ne l'ai cru, cependant je ne t'ai jamais connu. Tu m'as toujours paru impénétrable. Sans doute chaque père donne-t-il à chaque enfant, à chaque fille, à chaque fille unique, le sentiment d'être une énigme ? Nicole Avril.
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