« ... Puisque, riches et pauvres, tout le monde aujourd'hui consume à s'en occuper le plus clair de son temps, il me faut bien dire un mot de l'argent. On aurait pu croire, chez nous, que l'argent n'existait pas. Il n'existait pas, évidemment parce que nous en avions. Mais personne, jamais, n'aurait eu le front d'en parler. Ni, naturellement, d'en gagner. L'argent, comme le cancer, la tuberculose, les maladies vénériennes, était l'objet d'un traitement qui consistait d'abord à le plonger dans le néant ... » (Extrait tiré du roman de Jean d'Ormesson « Au plaisir de Dieu », publié aux éditions Gallimard en 1974)
Texte lu sur un blog ici et qui complète la discussion que j'ai eue avec un ami sur la façon dont les médias prennent le soin de montrer des milliardaires qui étalent sans complexe leur richesse et leur puissance aux yeux de ceux qui peinent à trouver de quoi mettre sous la dent, alors qu'autrefois, parler d'argent était tabou et on cachait sa fortune.
Tant d’argent dépensé alors que le monde est frappé d’une crise financière sans précédent. C’est que les choses vont, ou très bien du point de vue financier, ou très mal. On ne peut cependant pas ne pas ressentir un sentiment ambigu. N’est-ce pas, dans le fond, un peu plus inquiétant que rassurant ?
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