La Monnaie de Paris expérimente une galerie virtuelle pour sa nouvelle exposition « Art et Argent - Liaisons dangereuses » jusqu'au 31 décembre 2011...
L’art a toujours eu partie liée avec l’argent. Mécènes, collectionneurs, puissants de ce monde investissent en art, à la fois source de plaisir mais aussi de gains parfois mirifiques.
A l’inverse, l’indépendance et la liberté de création de l’artiste dépendent de son autonomie au quotidien, alors même que certaines œuvres ambitieuses nécessitent des fonds de plus en plus importants. La création, pour s’affranchir des règles, doit ne pas se soumettre à l’argent.
Comme le dit le très coté Damien Hirst, « l’art ne doit pas servir à faire de l’argent, c’est l’argent qui doit servir à faire de l’art ».
Mais que dit l’art sur l’argent ? Sujet de préoccupation majeur de notre époque, l’économique est à l’art d’aujourd’hui ce que le nu ou le paysage étaient à l’époque classique ou impressionniste : un thème séminal source de fascination, de défiance ou d’ironie, qui génère des œuvres souvent critiques, provocantes ou séduisantes. L’argent serait-il finalement « le dernier tabou » comme l’affirmait le critique et historien d’art Harald Szeemann, un centre de questionnement artistique que l’on évite soigneusement de regarder en face ?
Crédit photo Expo Monnaie de Paris
De nombreuses expositions comme Monnaie et valeur/Le dernier tabou à Berne en 2002, Art et argent au Frac-Ile de France/le Plateau, Paris et jusqu’à the End of Money au Witte de With center for contemporary art de Rotterdam en mai 2011 se sont posé la question. La Monnaie de Paris, où sont dessinées et frappées les plus belles pièces, était le lieu légitime tout indiqué pour exposer ces œuvres. En raison des travaux de restructuration de son bâtiment qui impliquent la fermeture de ses espaces, la Monnaie de Paris, dans le souci de ne pas perdre le contact avec son public, propose une exposition virtuelle. Art et Argent, liaisons dangereuses prend la forme d’un parcours ouvert, conçu selon une logique à la fois ludique, financière et artistique. L’achat, la vente, le système capitaliste et ses flux, mais aussi le marché de l’art, la dimension esthétique constituent les thèmes principaux.
Quelques pièces phares de la modernité, de Marcel Duchamp ou d’Yves Klein, introduisent les sections. Les œuvres présentées sont réalisées entre les années 1980 et aujourd’hui, période durant laquelle la valeur esthétique est de plus en plus fréquemment confondue avec la valeur marchande. Une courte notice présente les artistes célèbres ou émergents et les enjeux soulevés. La monnaie, l’argent de manière globale (billets, flux financiers, marchés) est au centre de ces œuvres. Sébastien Gokalp, commissaire de l’exposition. Lire ici
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