Un livre est resté longtemps sur ma table de chevet pour alimenter mes lectures nocturnes. Il explore la captivante question de la relation ou du comportement que nous pouvons avoir avec le regard des autres. Ce midi, j'ai eu une discussion brève et intéressante à ce sujet avec quelqu'un qui m'est cher.
Nous avons tous déjà éprouvé une gêne, voire une angoisse, au moment de prendre la parole en public, de faire une déclaration d'amour, de rencontrer une personne importante. La peur des autres est fréquente et souvent peu prise en compte par les psychiatres et les psychologues. Lorsqu'elle est grave, elle peut pourtant mener à la dépression, à l'alcoolisme ou simplement à rater les occasions de sa vie. Quand la peur de l'autre devient-elle pathologique ? Quelles formes revêt-elle ? Comment évaluer sa peur ? De la timidité au trac en passant par les personnalités évitantes, des mécanismes qui entrent en jeu au choix des médicaments ou de la psychothérapie, deux psychiatres vous aident de façon concrète à mieux vivre vos relations sociales. Un grand classique mis à jour et augmenté.
La phobie sociale est une maladie psychologique qui toucherait 5 % des Français. Quand il devient impossible de supporter le regard des autres, la vie de la personne atteinte est bouleversée. Patrick Légeron, psychiatre à l’hôpital Sainte Anne et à la tête d’un cabinet de conseil aux entreprises, est l’auteur de "la Peur des autres", un ouvrage de référence traduit en 5 langues. Il nous parle de cette anxiété liée à l’entourage.
La peur s’exprime en trois domaines. D’abord physiquement : le coeur bat fort, les mains sont moites, des rougissements surviennent. Ces individus finissent par être encore plus paniqués à l’idée que ces signes puissent révéler leur état, ce qui les renforce dans leur crainte. Ensuite il y a des signes psychologiques qui s’expriment par des pensées négatives : "je ne suis pas à la hauteur ; ce que j’ai dit est stupide ; je n’intéresse personne". Enfin au niveau du comportement, les personnes atteintes de phobie sociale évitent les situations et les personnes, en allant jusqu’à les anticiper.
Il ne faut pas négliger les complications de cette maladie, qui est déjà en elle-même une souffrance, avec l’apparition de troubles associés. Le risque de dépression est ainsi multiplié par 4 ou 5, et l’on constate une forte consommation de substances qui calment un peu l’angoisse, en particulier l’alcool, mais aussi de la drogue, des tranquillisants.
Lire l'intégralité des propos recueillis par Mathieu Ozanam auprès de Patrick Légeron Ici
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire