Je ne dors pas cette nuit. Beaucoup de choses me passent dans la tête en ce temps.
Je reçois un message de Frère Francis « Bonjour Jean-Baudouin, j'ai beaucoup pensé à toi, ces derniers jours. Jean-Baptiste et Anne sont revenus chez eux. Ils reprennent des forces... J’espère que tu vas bien ». Je lui réponds « ... c’est reposant de lire tes mots mais c'est angoissant d’observer les choses de très loin même si les prouesses de la technologie nous rapprochent sensiblement... »
Ce message me rassure et me donne un peu de tonus. Jean-Baptiste et Anne sont mes parents, en convalescence dans leur maison.
Frère Francis fut curé de l'église Sainte-Thérèse à Kinshasa, au Congo. Je sais qu'il n’a plus de paroisse et a ouvert une association pour s'occuper des malades du Sida et des familles de tous ceux que le VIH avait emportés. Il est le confident et l'ami de la famille.
C'est lui (le traite ? comme je le nomme pour rire) qui avait conseillé à mes parents de nous diriger, tous les enfants, garçons et filles, vers les internats pour une éducation catholique stricte. L'internat qui m'a donné une certaine éducation et m'a « collé un drôle de caractère », comme me rappelle avec ironie une amie proche qui trouve que je prends beaucoup de temps et des précautions avant de décider quoi que ce soit.
Je crains que Frère Francis ait eu beaucoup à désespérer de son église. Je me souviens d’un déjeuner que nous avions partagé, en 2003, avec mes parents venus passer un séjour en France et Frère Mathieu, alors curé à Paris. D’un côté, Frère Francis, c’était le cœur et la grâce, de l’autre Frère Mathieu, la loi, la règle et l’ordre. Au milieu, les parents, c’était un peu le tout à la fois, le cœur, la grâce, la règle et l'ordre. Comme quoi, on ne change pas beaucoup en vieillissant !
Je n'ai plus de nouvelles de Frère Mathieu. Frère Francis a 95 ans, il reste le confident et l'ami de la famille. Les parents sont vieux et très malades. Ainsi va la vie !
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