Après trois jours de voyage, il arrive enfin dans la région montagneuse de Cao Bang, à une trentaine de kilomètres de la frontière chinoise. C’est là que vivent les Lolo noirs. Ils sont moins de 2000 de ce côté de la frontière. Les Lolo noirs viennent de Chine, mais ne parlent pas chinois. Ils vivent au Viêt-nam, mais ne parlent pas vietnamien. Ils parlent un dialecte qui leur est propre : le lolo. Encore aujourd’hui, peu de gens parlent leur langue et cette population reste mystérieuse.
Les Lolo noirs sont éleveurs et agriculteurs. Chaque jour, ils réussissent l’exploit de cultiver du riz dans ces montagnes abruptes. Autrefois couverts de jungle, ces pitons rocheux ont été littéralement sculptés par la main de l’homme. Ils sont désormais recouverts de rizières en terrasse.
Les Lolo noirs ont réussi à survivre et à perpétuer leur culture à travers les siècles. Leur secret ? Une cohésion et une organisation communautaire exceptionnelles. Phuong, Chien et leur famille sont particulièrement fiers de la solidarité qui les unit et qui fait leur force. Mais ils sont maintenant à un moment charnière de leur histoire. Une route et l’électricité devraient prochainement arriver jusqu’au village. Des changements qui pourraient modifier l’équilibre et l’harmonie de cette population rare.
Je retiens les mots du vieux du village, M. Phong au sujet de la guerre : « J’avais à peine 18 ans quand je suis parti à la guerre. Et j’ai dû laisser ma femme enceinte derrière moi. Je suis revenu chez moi au bout de sept ans. (…) Mais maintenant la guerre est bien loin. Nous vivons en paix. Vivre en paix est un bonheur de tous les jours. Je suis toujours souriant parce que je sais que mes enfants et mes petits-enfants peuvent vivre paisiblement sans crainte, et ça me rend très heureux. »
J'ai toujours été impressionné par les valeurs de cette communauté unie, la générosité de ces peuples minoritaires et la simplicité de leur mode de vie qui nous donnent une leçon de vie, de l'émotion qui aspire à la tolérance et au respect. (Source)
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