Vous êtes tout le temps en balade, me direz-vous !
Nous vivons notre vie à cent à l'heure mais c'est aussi une façon d'échapper à cette vie monotone et la routine qui finissent par ronger votre moral, enthousiame et envie de vivre. En ce temps pluvieux, nous avons choisi de nous réchauffer au cinéma pour voir "Potiche", le film de François Ozon qui est en salle depuis peu.
Potiche, c'est l'histoire de la femme soumise d'un riche et despote industriel, à la fin des années 70, qui profite de la séquestration de son époux pour s'émanciper.
Mais François Ozon ne réduit évidemment pas la femme à un faire-valoir. Bien au contraire. En filmant l’émancipation et l’ascension sociales de son héroine devenue chef d’entreprise, puis politicienne, le réalisateur de Huit femmes signe une comédie résolument féministe. Sans la mise en scène inspirée de François Ozon, ce personnage de fausse potiche n’aurait pas fonctionné si efficacement.
Ozon surprend alors par le sérieux de sa mise en scène, passant avec souplesse du deuxième au premier degré pour faire surgir la mélancolie et l’émotion. Cette précision et cette fluidité, cela faisait longtemps que le cinéaste ne les avait pas déployées à l’écran. Dans "Potiche", tout s’enchaîne avec grâce, légèreté, simplicité : l’humour, l’ironie, les larmes, la danse. On rit énormément...
Les costumes en tweed, les pulls jacquard, les choucroutes capillaires, les brushings Farrah Fawcett et les moquettes murales verdâtres vous plongent instantanément dans le climat social d’une époque où les femmes étaient souvent considérées comme des pondeuses et de jolis porte-manteaux, à l’image du personnage incarné avec justesse par Judith Godrèche.
C'est justement cela le petit bémol. On s'attendait à voir un peu de modernisme dans le décor. On a vraiment l'impression de regarder un vieux film tourné dans les années 70. Sinon, c'est un excellent film à voir absolument pour inconditionnels de Ozon et de Catherine Deneuve. Les autres acteurs sont également excellents et c'est un très bon moment de cinéma qui nous replonge dans l'année 77.
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