Ce soir, je reçois un coup de téléphone d'un ami d'enfance. Il a retrouvé mes traces grâce aux réseaux sociaux sur Internet par lesquels on partage tout (presque). Nous étions ensemble à l'internat jésuites de Gombe-Matadi, au Congo-Belge. Avec Jean-Baptiste, nous étions enfants de choeur et très proches. Il s'est orienté vers le séminaire sans aller jusqu'au bout de sa formation.
Il a vu mes photos et lu mon parcours à travers mon blog. Il plaisante en m'appelant « Père Baudouin » parce que j'étais, à deux reprises, habillé en habit de prêtre et aussi celui du pape à l'occasion des défilés de la cavalcade qui se faisaient il y a une dizaine d'années dans notre village, à Nibelle.
Cette plaisanterie nous amène à évoquer le vrai problème de la pénurie de prêtres dans nos campagnes. Dans tous les diocèses de France, on ordonne les nouveaux prêtres à l’occasion de la fête des Saints Pierre et Paul, le 29 juin. On ne peut les séparer. Ils sont les deux piliers de l'Église et jamais la tradition ne les a fêtés l'un sans l'autre.
Environ 90 ordinations seulement sont célébrées dans toute la France, soit un prêtre en moyenne par diocèse, ce qui ne suffit pas à compenser la retraite et le décès des prêtres âgés auxquels s’ajoutent les renonciations à l’état ecclésiastique. Nous pensons que c’est là l’un des aspects de cette déchristianisation de l’Europe qui constitue l’un des phénomènes culturels les plus radicaux de notre civilisation. Elle a ébranlé ce qui fut, pendant des siècles, l’une des structures les plus déterminantes de la culture européenne. L’épanouissement de la multi-culturalité dans les sociétés contemporaines a trouvé dans cet épuisement un terreau propice.
Avons-nous raison ou tort de penser ainsi ?
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