« Transvaal, Johannesburg » 1948 - 2010 - exposition jusqu'au 17 avril 2011...
L’acronyme « TJ » (Transvaal, Johannesburg), provient de l’ancien système d’enregistrement des véhicules sud-africains avant l’informatisation. Ces lettres qui désignent la ville et la province dans lesquelles les véhicules étaient enregistrés induisent un sentiment d’appartenance selon David Goldblatt. C’est une manière « intime » pour lui de désigner la ville de Johannesburg, où il vit depuis de nombreuses années et sur laquelle il ne cesse de travailler.
L’époque de TJ est aujourd’hui révolue mais bien des aspects de Johannesburg n’ont pas changé.
Johannesburg est une ville fragmentée avec une histoire complexe et douloureuse. La ville naît en 1886 grâce à la découverte des mines d’or. Dès le début, les blancs qui dirigent les services publics et les compagnies minières mettent en place la ségrégation raciale réduisant les populations noires à l’état de simple main d’œuvre.
En 1948, l’Apartheid est proclamé, les personnes de couleur sont consignées dans des quartiers dont les noms ne laissent aucun doute sur l’intention de cette mesure, à savoir éloigner ces populations du centre-ville et donc de toute possibilité d’intégration. Pour David Goldblatt, l’un des pires effets de l’Apartheid c’est qu’il a empêché d’appréhender le mode de vie de l’autre. En 1994, Nelson Mandela est élu premier président noir d’Afrique du Sud et célèbre la fin de l’Apartheid dans son discours d’investiture. La chute de l’Apartheid a entraîné un retour des populations noires et pauvres dans le centre de Johannesburg. Ce sont donc aujourd’hui les populations blanches qui se déplacent vers les banlieues, se protégeant à outrance pour éviter la criminalité, omniprésente dans la ville.
Crédit photo David Goldblatt - Fondation Henri Cartier Bresson
La carrière de David Goldblatt est rythmée par l’histoire tourmentée de son pays natal, l’Afrique du Sud. Il a toujours photographié la ville de Johannesburg, suivant son histoire et son évolution, attentif aux lieux et aux populations. Pendant l’apartheid David Goldblatt photographie « des deux côtés » : les Afrikaners d’abord, puis l’univers des Noirs sud-africains dans les années 1970. En 2009, il reçoit le Prix HCB. Cette bourse lui a permis de poursuivre son travail sur cette ville aux mille visages, en perpétuel changement. Cette exposition s’attache à traverser la carrière du photographe, depuis ses photos de « l’époque TJ » à ses travaux les plus récents qui explorent les liens entre la criminalité et l’urbanisme.
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Crédit photo David Goldblatt - Fondation Henri Cartier Bresson
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