Je suis invité à prendre un café cet après-midi chez des amis. Je suis arrivé un peu en avance, le repas n'était pas terminé. Ils sont nombreux autour de la table. Je sens l'atmosphère paisible qui reflète un moment d'intense bonheur affectif, de communication chaleureuse et de plaisir de partager un bon repas.
Je me souviens d'un seul coup dans mon enfance, des repas de famille où tout le monde, ou presque, était là. J’y revois plein d'images qui défilent dans ma tête, ma grand-mère maternelle très autoritaire, mon grand-père paternel, mon père, ma mère, mes soeurs, mes frères, mes cousines et mes cousins. Je me rappelle de ma tante, Marie, qui n'était pas conviée à notre table parce qu'elle avait fait un enfant dont le père était inconnu. Mon autre tante, Thérèse, qui avait quitté un mari, que la famille avait choisi, pour faire un enfant avec un jeune garçon de 17 ans. Ce qui était une humiliation pour la famille, répétait sans arrêt ma grand-mère. Tante Thérèse était belle, on l'appelait princesse. Je les aimais mes deux tantes et savais qu'elles étaient tristes de cette situation familiale compliquée qui les cantonnait dans cette espèce de purgatoire.
Aujourd'hui, on peut dire que les mœurs familiales se sont civilisées. Les filles-mères, les familles recomposées et les familles homoparentales ne sont plus ou peu pointées du doigt, tout comme les séparations et les ruptures conjugales ne sont plus forcément suivies de haines inexpiables comme c’était très souvent le cas. On sait mieux et on peut mieux assumer les états successifs de sa vie amoureuse et conjugale.
Ainsi, ce moment passé autour d'une tasse de café, soulève toute une page de mon histoire personnelle et, de façon générale, de celle de toutes les sociétés modernes ou indigènes.
Crédit photo Automatism
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