vendredi 21 janvier 2011

Manger des insectes : C'est la nourriture de demain...

Manger des insectes est un sujet qui intrigue. En Afrique et plus précisément au Congo, que je connais bien, les insectes sont comestibles. Ce sont les grillons, les sauterelles, les criquets, les termites, les larves blanches du palmier, certaines chenilles...
Je reconnais que nos habitudes alimentaires nous font manger ce que nous connaissons et nous font éprouver une certaine répulsion à consommer des insectes. Pourtant d'après les scientifiques, tout comme les crustacés, leurs proches parents, les insectes s’avèrent d’une richesse nutritive insoupçonnée.

En 2008, parmi les conclusions de la conférence de l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), qui réunissait une trentaine de scientifiques de 15 pays à Chiang Mai (Thaïlande) figurait la pertinence de l’utilisation des insectes comme ressource alimentaire. Les spécialistes de la FAO suggèraient que la consommation d'insectes pourrait constituer une précieuse source de nourriture en situation de crise (sécheresse, famines...).
Il suffirait juste de s'y habituer ou, plutôt, de généraliser une pratique alimentaire connue dans le monde entier et depuis la nuit des temps.

Ce sujet, ci-dessous de Mariette LE ROUX (AFP), ne fait que confirmer cette idée.
"Un goût... de noisettes" : Walinka van Tol, étudiante néerlandaise, mord dans un chocolat d'où dépasse un ver, la protéine du futur, selon des chercheurs néerlandais persuadés que les insectes finiront par remplacer la viande dans nos assiettes.
"Le jour viendra où un Big Mac coûtera 120 euros et un Bug (insecte en anglais, NDLR) Mac 12 euros, où les gens qui mangent des insectes seront plus nombreux que ceux qui mangent de la viande", a prédit l'entomologiste Arnold van Huis, au cours d'une conférence à l'université de Wageningen (centre des Pays-Bas).

Walinka van Tol et 200 autres curieux jouaient ce soir-là aux cobayes pour l'équipe de scientifiques de Wageningen qui mène des recherches sur les insectes en tant que source de protéine alternative à la viande, meilleure pour la santé et l'environnement.
A la pause, le public s'est rué vers le buffet. Rouleaux de printemps aux sauterelles, ganache au chocolat et aux larves, quiche aux vers de farine ont été rapidement engloutis.
Mais Marcel Dicke, le chef du département d'entomologie de l'université de Wageningen, sait qu'il faudra plus qu'un ver enfoui dans un chocolat pour changer la mentalité occidentale.
"Le problème est là", dit-il à l'AFP, un doigt sur la tempe. "Les gens croient que c'est sale", explique-t-il, devant une exposition de moucherons, guêpes, termites et coccinelles, quelques-unes des 1.200 espèces d'insectes comestibles.
"Nous devons manger moins de viande ou trouver une alternative", assure le chercheur qui affirme manger régulièrement des insectes en famille.

Selon l'agence de l'ONU pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), la planète comptera 9 milliards d'habitants en 2050 alors que la superficie des terres agricoles a déjà commencé à diminuer.
Les insectes sont riches en protéines, pauvres en graisse et avec dix kilos de végétaux, on produit six à huit kilos d'insectes, contre un kilo de viande seulement.
Abondants, ils rejettent peu de gaz à effet de serre et de lisier, et ne transmettent pas de maladies à l'humain qui les consomme.
"La question à se poser devrait vraiment être : pourquoi ne pas manger d'insectes?", estime Marcel Dicke en citant une étude selon laquelle chacun mange, à son insu, en moyenne 500 grammes d'insectes par an, dissimulés dans de la confiture de framboises ou du pain par exemple.
Environ 500 variétés d'insectes sont consommées au Mexique, 250 en Afrique et 180 en Chine, où ils sont souvent considérés comme des mets très délicats, souligne Arnold van Huis l'entomologiste.

Installé à Deurne (sud-est des Pays-Bas), Roland van de Ven produit plus d'1,2 tonne de vers de farine par semaine, destinés à des zoos et des animaleries mais pas seulement : 1 à 2% d'entre eux sont réservés à la consommation humaine.
La demande augmente, souligne-t-il en passant la main dans les vers qui grouillent dans l'une des innombrables caisses en plastique empilées jusqu'au plafond du hangar. Il en a vendu 900 kilos en 2010, contre 300 kilos en 2008, via un site internet et un grossiste du secteur de la restauration.
"Lorsque vous voyez un insecte, il y a un blocage. C'est différent si les insectes sont transformés et deviennent invisibles dans les aliments", assure Roland van de Ven. Copyright © 2011 AFP »


Crédit photo AFP - Tartelette aux vers, Miam miam !

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