France 1500, entre Moyen Âge et Renaissance jusqu'au 10 janvier 2011...
Pour la première fois, la France en 1500 fait l'objet d'une ambitieuse exposition au Grand Palais à Paris. Cette période charnière entre Moyen Age et Renaissance, a été extrêmement féconde pour les arts dans l'Hexagone, carrefour entre les influences du Nord et celles du Sud.
Pourtant la plupart des ouvrages consacrés à l'art européen de cette époque oublient de mentionner la France alors qu'"il y a une grande efflorescence" artistique à ce moment-là, souligne Elisabeth Taburet-Delahaye, directrice du musée du Moyen Age de Cluny et l'une des commissaires de l'exposition.
Tableaux, statues, tapisseries, vitraux, livres, émaux peints: plus de 200 oeuvres, dont certaines sont des merveilles, rendent justice à ces temps prospères où le royaume de France se reconstruit après la Guerre de Cent ans (1337-1453) qui l'a opposée aux Anglais.
L'exposition, organisée par la Réunion des musées nationaux (Rmn) et l'Art Institute of Chicago, est centrée sur les règnes de Charles VIII (1483-1498) et de Louis XII (1498-1515), qui ont tous les deux épousé Anne de Bretagne, personnalité clef de cette période.
Le propos est de montrer que la France n'émerge pas brutalement d'un sombre Moyen Age pour trouver la lumière avec la Renaissance italienne. "Il n'y pas non plus de fade entre-deux", mais une douce transition, riche et complexe avec de très grands artistes et différents foyers de création, souligne Mme Taburet-Delahaye.
Crédit Domaine public - L'Annonciation de Jean Hey
Le but n'est pas de mettre l'accent sur "l'art français" dans une optique "nationaliste", ajoute Thierry Crépin-Leblond, directeur du musée de la Renaissance d'Ecouen et commissaire de l'exposition. "Il s'agit de souligner que la France est alors un immense carrefour, au coeur de l'Europe", dit-il.
Les foyers de création sont multiples. Paris, Val de Loire, Lyon, Normandie, Champagne, Languedoc... Dans le Bourbonnais, le couple formé par Anne de France et Pierre II de Beaujeu mène depuis Moulins une politique active d'embellissement de leur duché. Ils passent de nombreuses commandes au "Maître de Moulins", identifié désormais de façon presque certaine à Jean Hey.
Crédit photo © cliché Inventaire général Haute-Normandie/Thierry Leroy - Saint Adrien, Eglise Notre-Dame à Louviers
Douze oeuvres de cet artiste d'origne flamande sont ainsi réunies, dont plusieurs, comme "L'Annonciation" ou "Marguerite d'Autriche", prêtées par des musées étrangers.
"Son art du portrait reproduit les traits réels avec une grande sobriété mais aussi avec une sorte de douceur et une profonde humanité", relève Mme Taburet-Delahaye.
Une douceur juvénile qui se retrouve dans la statuaire: visages gracieux de la Sainte-Madeleine de Montluçon ou de la Notre-Dame de Grâce de Toulouse.
L'exposition est parvenue à réunir quatre panneaux du maître de Saint Gilles, artiste formé en Flandres et actif à Paris, alors qu'ils sont habituellement dispersés entre les Etats-Unis, Londres et Paris.
Côté vitrail, la fin du XVè siècle est un moment d'intense création. Plusieurs vitraux ont pu être démontés, comme cet élégant Saint Adrien aux cheveux blonds provenant de l'église Notre-Dame de Louviers (Eure).
Les tapisseries dites "millefleurs" se développent. Les personnages se détachent sur un fond coloré parsemé de touffes de fleurs, comme "Pénélope tissant", ou "Narcisse à la fontaine".
L'exposition se tient jusqu'au 10 janvier au Grand Palais
et sera présentée ensuite à l'Art Institute of Chicago à partir du 10 février. Copyright © 2010 AFP.
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