vendredi 4 mars 2011

Kees Van Dongen : Exposition au Musée d'art moderne de la Ville de Paris.

« On m'a reproché d'aimer le monde, de raffoler de luxe, d'élégances, d'être un snob déguisé en bohème ou un bohème déguisé en snob. Eh bien oui ! J'aime passionnément la vie de mon époque, si animée, si fiévreuse. » Van Dongen

Van Dongen - Fauve, anarchiste et mondain...
Kees Van Dongen (1877-1968) : un artiste fulgurant et déroutant qui trouva à Paris la reconnaissance artistique dans les années 20. Exposition du 25 mars au 17 juillet au Musée d'art moderne de la Ville de Paris.

Centrée sur la période parisienne de l'artiste, l’exposition rassemble environ 90 peintures, dessins et un ensemble de céramiques, de 1895 au début des années trente.
Les multiples facettes du personnage sont ici restituées : peintre hollandais prompt à la caricature et à la dénonciation sociale, artiste d’avant-garde et figure du fauvisme, devenu une des grandes figures de la scène parisienne des années folles.
L'exposition témoigne du succès de l’artiste : les recherches et les expositions récentes sur le personnage, fulgurant dans ses trouvailles et déroutant par la diversité de ses sujets, ont permis de mieux comprendre l’ampleur des découvertes de l’artiste et sa stratégie artistique.

Le titre Fauve, anarchiste et mondain évoque moins une succession de périodes qu’une superposition de postures artistiques : hollandais rebelle proche des milieux anarchistes autour de 1895, prompt à la caricature et la dénonciation sociale, artiste d’avant-garde notamment du fauvisme, dans lequel il occupe une place originale et un rôle décisif quant à sa diffusion à l’étranger (Hollande, Allemagne, Russie). Fauve « urbain », Kees Van Dongen se focalise sur le corps féminin, en particulier le visage fardé jusqu’à la déformation par la lumière électrique empruntée à Degas et Toulouse-Lautrec, devenant en quelque sorte sa griffe.

Crédit photo Collection privée, Istanbul © ADAGP, Paris 2011 Photo © Droits réservés, Femme assise 1909

Par la couleur, Van Dongen reste l’artificier du fauvisme.
Il la régénère lors de ses voyages au Maroc, en Espagne et en Egypte au début des années 1910 où il réinvente l’Orient. Mais Paris reste le sujet principal de sa peinture : Montmartre – il y rencontre Picasso et Derain - au début du siècle, qui le séduit par la verve populaire et la vie de bohème ; Montparnasse, avant et après la guerre de 1914 dont il est l’un des principaux animateurs, mettant en scène une nouvelle femme à connotation plus érotique. Et enfin, le Paris des « années folles » que Van Dongen qualifie de « période cocktail », où il se consacre exclusivement à la nouvelle élite parisienne : hommes et femmes de lettres, stars du cinéma et de la scène, aujourd’hui oubliés, annonçant avec quarante ans d’avance l’univers des « beautiful people » d’Andy Warhol. La pose est outrée, le costume et l’accessoire théâtralisés révélant le factice de ses personnalités qui n’existent qu’à travers leur rôle.

Le succès de Van Dongen qu’on peut comparer à celui d’un Foujita et sa participation aux avant-gardes en font un artiste singulier, qui fascine encore par sa verve et sa liberté.

20 ans après la rétrospective réalisée en collaboration avec le Musée Boijmans (« Van Dongen, le peintre », en 1990), l’exposition, conçue par le Musée Boijmans Van Beuningen et organisée en collaboration avec le Musée d’Art moderne de la Ville de Paris, reprend et complète l’exposition du Musée Boijmans Van Beuningen de Rotterdam (All eyes on Kees Van Dongen, 18 septembre 2010- 23 janvier 2011). Elle a bénéficié de prêts de grandes institutions nationales et internationales et de grandes collections privées. Lire ici


Crédit photo Musée d'Art Moderne / Roger-Viollet - ADAGP, La vasque fleurie vers 1917

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