vendredi 25 mars 2011

Christian Lacroix et la Monnaie de Paris

La Monnaie de Paris, qui fabrique les pièces de monnaie courantes mais produit également des légions d'honneur, monnaies de collection, fontes d'art, bijoux et médailles de baptême, a voulu que le couturier français Christian Lacroix devienne son conseiller artistique.


La Médaille du Mariage, symbole d'engagement
La Médaille du Mariage honore l'engagement. Christian Lacroix la présente ainsi : "Comme ces découpages ou ces ornements que l'on trouve sur les anciens actes de mariage dans certaines régions".
La médaille est "gravée d'un motif en miroir (symbole d'égalité, d'osmose) où une colombe (la paix, l'harmonie, l'esprit) présente et protège un cœur ornementé, noué d'un ruban (le lien) que reçoivent et soutiennent deux mains stylisées prolongées de rameaux fleuris, espoirs et promesses de bonheur et projets à réaliser".

Crédit photo Monnaie de Paris

La Médaille du Pacs, synonyme de partage
Christian Lacroix a également beaucoup apprécié dessiner la Médaille du Pacs, et confie même en interview au Journal des Femmes qu'il aurait pu se pacser si cela avait été possible à l'époque de son union.
Il décrit la médaille comme "deux visages de profil (qui) se font face sous les "auspices" heureux d'un bouquet, comme un gui d'été, entourés de la double couronne entrelacée de ce qui sera à partager, "solidairement" ".
Les médailles peuvent être gravées aux noms des mariés ou pacsés et à la date de la cérémonie.
Elles se déclinent en plusieurs métaux et dans différentes tailles.
En tant que Conseiller Artistique de la Monnaie de Paris, Christian Lacroix poursuivra sa collaboration en réalisant notamment des médailles de baptême.

Crédit photo Monnaie de Paris

Qu'est-ce qui vous a séduit dans cette collaboration avec la Monnaie de Paris ?
Justement le fait que ce soit avec une maison comme celle-là. J'ai toujours été attiré par le passé, peut-être même que j'ai été parfois un peu trop nostalgique enfant. Ensuite, en grandissant, j'ai été attiré par l'innovation. Et j'ai réalisé que ce qui me rendait heureux c'était de relier les deux, partir des racines pour aller vers quelque chose de nouveau. En plus, enfant, je me ruinais pour acheter des médailles ou des pièces. J'aime vraiment le travail qui est effectué à la Monnaie de Paris. Et puis, il y a le jeu de dessiner et de voir comment tout cela est traduit. Je ne cousais pas en haute couture, je ne faisais que dessiner. Ici, c'est la même démarche. J'aime bien aussi l'idée d'avoir été appelé depuis une vingtaine d'années par des institutions. Il y a une part d'honneur : mes grands-parents seraient fiers de moi. Ici, c'est une première expérience mais si on peut poursuivre l'aventure, j'adorerais.

Vous avez besoin de vous poser pour ce genre de challenge ?
Pas forcément car je suis en paix avec moi-même. Mais peut-être qu'inconsciemment, on m'a tellement dit que j'étais un doux rêveur, que j'étais un créateur qui n'avait pas forcément le sens des réalités, qu'il y a quelque chose de concret à intervenir sur le tramway de Montpellier ou le relooking des cinémas Gaumont... Je suis presque étonné qu'un créateur comme moi, qui passait avec Jean Paul Gaultier pour un enfant terrible de la mode, ait pu effectuer des collaborations avec la SNCF ou de participer au quotidien des gens.

Comme avec votre récente collaboration avec Desigual ?
Cela rejoint cette idée puisque finalement, c'est davantage une mode de la rue. Dans la même semaine, on m'a proposé ces collaborations avec la Monnaie de Paris, avec Desigual ou avec le Quai Branly et c'était toujours des rencontres qui me correspondaient. Chez Desigual, il y a une vraie culture de l'entreprise et quelque part, ils ont réussi là où j'ai échoué. On se rencontre sur un amour des couleurs et des motifs et ils réussissent à sous-tendre tout ça avec un marketing efficace.

"J'ai toujours rêvé d'être costumier"
Qu'avez-vous pensé de la semaine de la haute couture qui s'est achevée il y a quelques jours à Paris ?
Je n'ai pas vraiment eu de coup de coeur car la haute couture telle qu'elle est pratiquée aujourd'hui ne me correspond plus beaucoup. Personnellement, j'aimais l'idée d'une robe unique pour une femme unique. Et finalement, c'est ce que je retrouve en travaillant pour le théâtre ou l'opéra. J'ai eu carte blanche pour créer trente robes pour des figurantes, par exemple, et c'est ma couture à moi. Je suis vraiment libre et en même temps, c'est une forme de création qui implique beaucoup de contraintes car les artistes doivent pouvoir bouger. Il y a autant d'exigences que pour une riche cliente. Ce n'est pas la même façon de ressentir les choses qu'en haute couture, mais les ateliers de création de ces costumes n'ont souvent rien à envier à la mode et je n'ai plus le sentiment de vide que je pouvais connaître à la fin d'un défilé. J'étais couturier mais j'étais aussi et surtout costumier. C'était d'ailleurs mon rêve d'enfant : être couturier de théâtre avec Visconti. Source Justine Feutry, Journal des Femmes

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