Mon beau lavoir...

Lors d’un week-end d’escapade, nous avons passé quelques jours chez des amis dans leur maison de campagne située dans un petit village de Mayenne appelé La Chapelle au Grain.
En se promenant, nous avons découvert un beau petit lavoir resté dans son jus. C'est de là que l'idée de ce billet m'est venue.

Crédit photo Les lavoirs de Mayenne, Lavoir de La Chapelle au Grain.

Jusqu’à la moitié du XXe siècle, les lavandières faisaient leur lessive au lavoir. Ainsi, chaque village en possédait un, voire plusieurs, alimentés en eau détournée d'une source ou d'un cours d'eau.
Certains de ces anciens lavoirs, vestiges du patrimoine communal, sont miraculeusement bien conservés ou ont été restaurés. D’autres ont disparu, sont en ruine, détruits, ou asséchés ou totalement oubliés. (C'est peut-être le cas de celui de notre village.)

On a conservé ces lavoirs, qui ne servent plus depuis longtemps, peut-être parce que la mémoire collective a été marquée durablement par ces sortes de rituels qu'étaient les lessives. Une ou deux fois par an, les femmes de la famille apportent le linge accumulé. Elles le placent, couche par couche, avec des cendres, dans une grande vasque de terre cuite, la "ponne". A côté, on fait bouillir une quantité d'eau, qu'on verse régulièrement dans la ponne et qui coule à travers le linge. Cette coulée de la lessive dure tout le jour.

C'est le lendemain seulement que les femmes se rendent au lavoir, le linge sur la brouette. C'est là qu'elles savonnent et rincent, qu'elles battent le linge, en échangeant les nouvelles du village. Puis le linge sèche sur les palisses, avant d'être empilé soigneusement dans les armoires. Lire aussi ici et là


Crédit photos Evelyne Pallier, Paroles de lavandières, théâtre de plein air organisé par l'office de tourisme le 22 juillet 2007 à côté du lavoir.

En cette période de fête, pendant que les enfants écrivent au Père Noël pour demander des cadeaux, j'ai envie de demander simplement de nous arrêter un instant devant notre lavoir de Nibelle et nous poser la question s'il est décent de laisser ce patrimoine du village dans l'état actuel. (Voir les tags, eaux stagnantes ou pas d'eau du tout avec des déchets...)

Sauvons notre lavoir, sauvons notre patrimoine !
Réfléchissons pour une action symbolique, par exemple pour les journées du patrimoine, afin de montrer qu'avec un peu d'imagination, de fleurs et de l'eau, on pourrait facilement redonner de l'attrait à ce beau lavoir.
Que personne ne se sente froissée ou attaquée, il s'agit là d'une question d'intérêt général pour la fierté de notre village.(Propos recueillis par BN)




Crédit photos BN - Lavoir de Nibelle dans son état actuel